Mais, le président du RPM a été, semble t-il, catégorique : « les députés du parti des tisserands ne veulent pas accepter le bureau avec deux postes seulement« . C’est dire que la rencontre a été soldée par un échec.
C’est pourquoi, dans l’après-midi d’hier, lundi 31 octobre, la plénière a pourvu les deux postes restants par 79 voix pour, 6 contre et 5 bulletins nuls.
C’est Oumar Kanouté du MPR et Céricéri Magassa du CODI qui occupent désormais respectivement la sixième vice-présidence et le septième secrétariat parlementaire.
Par la voix de Ouleymatou Tamboura, porte-parole de la coalition anti-RPM, les amis du général président Amadou Toumani Touré avaient demandé, le jeudi 27 octobre dernier au RPM, de venir occuper les places qui lui sont réservées, avant de réclamer et d’obtenir une suspension jusqu’au lundi 31 octobre.
C’était une stratégie convenue avec le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré pour lui donner le temps de rencontrer Ibrahim Boubacar Kéïta, à la fois président de l’Assemblée nationale et du RPM.
Eh bien ! Quarante huit heures après, il y a bien eu un tête-à-tête ATT-IBK, au palais de Koulouba. Certains rapportent même que c’est là que les deux plus hautes personnalités de la République ont rompu ensemble le jeûne, samedi dernier.
La formation du bureau de l’Assemblée nationale était au centre des échanges. Aussi, ATT a-t-il juré la main sur le cœur «qu’il n’est pas impliqué ni de près ni de loin dans ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale».
Ce qui n’a pas du tout convaincu le sultan de Sébénikoro. Malgré tout, ATT lui a suggéré d’accepter les deux postes que les autres ont réservés à son parti.
Il nous est revenu que IBK lui a répondu poliment mais fermement que «son parti ne siègera pas au sein d’un bureau, composé de façon illégale, inégale et déloyale».
Mais, durant toute la matinée d’hier, lundi 31 octobre, des folles rumeurs ont circulé dans les couloirs de l’hémicycle selon lesquelles le RPM a accepté de prendre les deux postes, suite à un entretien que IBK a eu avec le président de la République.
Au même moment, les députés RPM se réunissaient à Sébénikoro. C’est au sortir de cette rencontre entre élus du parti des tisserands que la vérité a pris le dessus sur les rumeurs.
C’est dire que le RPM est resté dans sa logique de ne pas participer à un bureau où il est sous-représenté, en violation du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Pourrait-il en être autrement au risque de se discréditer aux yeux de l’opinion publique?
Finalement, dans l’après-midi d’hier, aux environs de 17 heures, les deux postes boudés par le RPM ont été pourvus.
La sixième vice-présidence est revenue au professeur d’Université, Oumar Kanouté du MPR, affilié désormais au groupe CDS-PDJ-PIDS, après avoir lâché le RPM au milieu de la tourmente.
Le collectif des députés indépendants -CODI- et l’URD qui convoitaient le même poste, a mordu la poussière sous la pression de l’ADEMA, qui a défendu de toutes ses forces le MPR, tandis que Me Mountaga Tall a plaidé la cause du groupe dirigé par Mme Ascofaré Oulématou Tamboura.
Pour la consoler, le poste de septième secrétaire parlementaire a été attribué au CODI, au grand dam de l’URD.
C’est désormais Céricéri Magassa de Kétièba, colistier de Babani Cissoko, le titulaire de ce poste.
Chahana Takiou
1er novembre 2005.