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Entre le Syndicat Libre des Travailleurs du Rail (SYLTRAIL) et le ministre de l’Equipement et des transports, rien ne va plus. Au centre de la dissension, la concession et la gestion du trafic voyageur. Et les syndicalistes n’ont pas manqué, au cours d’un point de presse le 7 avril dernier à 13h dans les locaux de l’ex-Direction Générale de la Régie des chemins de fer du Mali, d’interpeller le ministre.

Pour se convaincre de la tension entre le département et SYLTRAIL, il suffit de jeter un coup d’oeil sur la lettre du secrétaire général de ce syndicat au ministre de l’équipement et des transports en date du 30 mars 2007. A travers cette correspondance, les syndicalistes expriment leur profonde préoccupation suite aux différentes rencontres avec la Direction Générale de Transrail SA. et les six comités syndicaux SYLTRAIL.

Selon le secrétaire général du SYLTRAIL, la convention de concession est une concession globale de l’exploitation ferroviaire sur l’axe Bamako-Dakar. Concernant l’exploitation ferroviaire, il s’agit de l’exploitation technique et commerciale de service de transport ferroviaire de marchandises et de voyageurs sur le réseau concédé pendant 25 ans. Autrement dit “la convention d’utilisation des infrastructures ferroviaires” est un accord entre le concessionnaire et un opérateur de transport ferroviaire et relative à l’utilisation de certaines des infrastructures du réseau ferroviaire concédé.

C’est à ce titre, rappelle Abdoulaye Berthé au ministre que “la signature de la convention d’utilisation des infrastructures (transport passager) a eu lieu le 28 septembre 2003 entre le chemin de fer du Mali représentant l’autorité concédante et le concessionnaire avec une durée d’un an”. Pour le secrétaire général du SYLTRAIL, “cette convention d’utilisation avait pour objectif de faire continuer le service voyageur et non de le retirer de l’activité du concessionnaire. Ce retrait du trafic voyageur est une violation des termes de la convention de concession”.

Abdoulaye Berthé rapelle qu’au moment d’entrée en concession, le matériel voyageur du Mali, selon l’expertise faite par le concessionnaire, ne répondait pas aux normes internationales de sécurité, l’autorité concédante ayant endossé la responsabilité civile, Transtrail SA a fait continuer le service voyageur d’octobre à nos jours. Cette convention d’utilisation a été rendue possible par la mise à disposition de deux locomotives par le concessionnaire et du personnel nécessaire. Un chef de service voyageur a été nommé et les trains ont circulé dans les conditions sécuritaires prévues en la matière.

Au regard de ce qui précède, Transrail SA et tout le personnel attendaient l’arrivée du nouveau matériel voyageur et leur mise à disposition pour améliorer les conditions de voyage des passagers et leur bagage. A l’acquisition des dix premières voitures et trois machines, nous sommes surpris des propos du ministre de l’Equipement et des Transports. La gestion du trafic par un opérateur autre que Transrail SA et la création d’une administration provisoire de gestion du trafic nationa ”, regrette le conférencier.

Alors constatant de plus en plus une capacité dans la gestion du trafic voyageur, le secrétaire général du SYLTRAIL pose les questions suivantes au ministre Koïta : “Voulez-vous casser la concession? Pouvez-vous mettre les travailleurs de Transrail SA dans leur droit comme les déflatés? Pouvez-vous nous expliquer quel type de concession voulez-vous nous amener? M. le ministre, le chemin de fer du Mali a été concédé à sept milliards cinq cent millions, la moitié des cheminots déflatés le nouveau matériel voyageur a coûté treize milliards. Quelles est la vision claire du gouvernement par rapport à la concession?

Et le conférencier de renchérir : “La société Transrail SA était une société privée où les agents sont actionnaires, leur sort ne peut être discuté en dehors d’eux. De Diboli à Bamako, tous les travailleurs de transrail SA sont unanimes que le trafic voyageur doit être assuré par transrail. La gestion de ce service par un autre opérateur sur la voie unique posera des problèmes d’ordre sécuritaire et de cohabitation”.

Par rapport à l’arrivée possible d’un autre partenaire, “il faut faire de sorte qu’un pays ne soit pas majoritaire contre un autre pour que l’un ne travaille pas pour l’autre”, a averti le camarade Berthé qui maintient sa demande d’audience auprès du ministre. Si le ministre ne cache rien, pourquoi refuse-t-il donc de le recevoir?

Oumar Sidibé

10 avril 2007.