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De ce côté justement, on est de plus en plus convaincu que le Professeur sur lequel on a fondé beaucoup d’espoir a montré ses limites en matière de gestion de l’école malienne.

L’implication personnelle du président de la République qui, à son tour, a envoyé le premier ministre sur le terrain en vue de trouver les voies et moyens de réglement durable de la crise scolaire est très significative. Ce faisant, il n’a pas affirmé qu’il désavoue désormais le ministre de l’Education nationale.

C’est pourquoi on pense que les problèmes de l’école malienne visent également l’objectif spécifique, au- delà de la resolution de ces problèmes, de sauver le ministre de l’Education nationale. Cette initiative est-elle de nature à sauver l’école malienne, à créer les meilleures conditions d’études pour les élèves et étudiants ? Rien n’est moins sûr, puisqu’il y a lieu de craindre qu’on ne soit pas en train de passer à côté de la solution en déplaçant le problème.

LE FOND DES CONCERTATIONS
Le Premier ministre semble surtout convaincu que la résolution de la crise scolaire passe pour la méthode de l’information, l’éducation et la sensibilisation de la population, et plus particulièrement des partenaires de l’école malienne en vue d’un changement de comportement. Chose qui serait de nature à réinstaurer la discipline dans les rangs des élèves et étudiants, une vertu sans laquelle tout effort est voué à l’échec. Il est en effet indéniable qu’aucune oeuvre humaine ne peut s’accomplir efficacement sans discipline.

Mais, ce qu’il ne faudra pas perdre de vue, c’est la pertinence même de la démarche des autorités en charge de l’éducation. Peut-on affirmer qu’elles développent toujours le partenariat avec les élèves et étudiants sur la base de la franchise et de la loyauté ? Il importe de répondre à ces questions pour comprendre le fond des problèmes de l’école malienne. Sinon comment comprendre que le langage de sourds soit la règle d’or entre autorités en charge de l’éducation et élèves et étudiants ?

Apparemment le professeur se sent mieux dans sa peau avec l’amorce de ces concertations qui apparaissent comme la perche tendue à Mamadou Lamine Traoré pour l’aider à se tirer d’affaires. Appuyant les efforts, il profite de toutes les occasions qui s’offrent à lui pour montrer sa bonne foi déplorer la situation. C’est ainsi qu’il dénoncera le faible niveau des élèves et le taux élévé de redoublement de classe.

Ce qui est indéniable, c’est que le Premier ministre, un habitué du terrain, a mouillé suffisamment le maillot pour le président de la République, pour le ministre de l’Education et pour la nation entière. Cette initiative et ces efforts sont, en tout cas à son actif. Et pour l’intérêt supérieur de la nation espérons que l’engagement et les efforts déployés par le Premier ministre permettent d’aboutir à une solution durable de la crise scolaire.

Moussa SOW – 24 février 2005