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Décidément, le Front uni pour la sauvegarde de la Démocratie et la République (FDR) reste scotché sur sa décision relative à sa non participation aux concertations nationales tant souhaitées par ceux qui auraient pris acte au coup de force militaire du 22 ars dernier. En effet, c’est dans une déclaration de principes, de bonne coopération et de cohabitation que les responsables du Front avaient soutenu l’appétit de tenir ces assises à caractère national dans la seule clairvoyance de baliser le terrain de la transition en cours afin de définir un avenir ensoleillé à la nation malienne et au peuple du pays. Mais cette volonté d’ailleurs nourrie et murie par ce collectif de partis politiques et d’associations de la société civile sera vite avortée face une dictature qu’on voudrait instaurer dans un Etat dont la démocratie est tant enviée par le reste du monde. C’est d’ailleurs dans ce climat de mauvaise augure à l’initiative du chef de l’Exécutif malien, l’astrophysicien Modibo Diarra que les choses se sont davantage compliquées pour la tenue de ces concertations nationales censées regrouper autour d’une même table toutes les sensibilités du pays.

Ainsi, ayant constaté la non-intégration des principaux rectificatifs du Front (FDR) dans la seconde variante du projet des TDR proposés par le Cabinet de la Primature, les responsables de l’organisation se sont débarrassés de toute intention de contribuer à disculper une démarche qui se veut un contre-pied à la bonne marche des institutions républicaines du pays. Les raisons sont d’ailleurs recevables et peuvent nécessairement être perçues comme des obstacles surtout qu’aucun membre du Front ne fait partie du Comité technique chargé de l’élaboration des Termes de référence dont la présidence doit être normalement confiée à une personnalité neutre et consensuelle. Alors, l’organisation exige au Premier ministre de bien vouloir rapporter la décision n° 2012-0104/PM-CAB du 15 août 2012 portant création et composition de la Commission technique chargée de l’élaboration des Termes de référence de la Concertation Nationale et permettre que les différents regroupements (FDR, COPAM, CSM, ADPS et IBK 2012) soient représentés de façon égale et équitable au sein de ce comité.

Toute proposition qui ne semble pas épouser l’entendement de l’astrophysicien Malien qui, dans la composition du comité a fait la part belle aux partis et associations ralliés à sa cause. Alors, questions : quel sera le caractère crédible de ces assises si les partis avant-gardistes ne sont pas représentés dans le comité ? Et sur quelle base cette sélection sélective a été faite au détriment des regroupements politiques et associations officiellement connus ? La COPAM, IBK-2012, HCIM, le comité militaire et le CCFPP peuvent-ils décider de l’avenir de ce pays sans le FDR, le Conseil de Cercle et même les Députés ?

Voilà encore, antipathie avérée dont le Premier ministre voudrait se servir pour souffler le chaud et froid sur les grands regroupements politiques et autres en fabricant une majorité qui n’en est pas une. Et voilà que des groupements à l’existence et aux menées improbables sont colportés pour tenir des assises nationales pour piétiner et mettre en cause l’ordre constitutionnel. Hors, ces concertations nationales, c’est l’ensemble des fils et filles du pays qui doivent se rencontrer pour faire un débat de fond à travers des hypothèses de travail soutenues et appréciées par tous ces qui y participeront.

Serge Lath

Le Combat du 14 Novembre 2012