Après 3 jours de consultations nationales entre l’ensemble des forces vives de la nation, sous la présidence du Colonel Assimi Goïta, président du CNSP, chef de l’Etat, une charte est élaborée. Une charte de 23 articles, 3 organes et pour 18 mois.
Le samedi 12 septembre au CICB vers le petit soir, ont pris fin les 3 jours de consultations qui ont permis d’amender la Charte proposée par les experts du CNSP. C’était en présence du Colonel Assimi Goïta, et plusieurs autres personnalités maliennes et étrangères.
Les concertations ont pu mettre en place une charte de transition. Un document de 5 pages, composé de 23 articles et 5 grands titres. Il définit les missions de la transition, les organes de la transition et propose une amnistie pour les acteurs du 18 août 2020 (coup d’Etat contre le président IBK).
Une charte supérieure à la Constitution de 1992…
La charte est claire en son article 21 : “En cas de contrariété entre la Charte de transition et la Constitution de 1992, les dispositions de la présente Chate s’appliquent”.
Un président et un vice-président nommés par un collège de désignation mis en place par le CNSP…
Les organes de la transition sont aux nombres de 3 : Une présidence de transition composée d’un président et d’un vice-président, un Conseil de transition qui jouera le rôle d’une Assemblée nationale et un gouvernement de transition sous la direction d’un Premier ministre. Le Président et le vice-président seront nommés par un collège de désignation comme prévu par l’article 3 : “le président de transition est choisi par un collège de désignation mis en place par le CNSP” et l’article 5 d’ajouter : “le président de la transition est secondé par un vice-président. Il est désigné suivant les mêmes conditions que ce dernier”. Le président nommera son Premier ministre. Le Conseil national serait l’organe législatif. Il sera composé de 121 membres issus des militaires, politiques et sociétés civiles.
Une charte d’Amnistie des acteurs du 18 août (M-5RFP et CNSP)
L’article 19 de ladite charte prévoit en ces termes : “les membres du CNSP et tous les acteurs ayant participé aux événements allant du 18 août 2020 à l’investiture du Président de transition bénéficient de l’immunité juridictionnelle. A ce titre, ils ne peuvent être poursuivis ou arrêtés pour des actes posés lors desdits événements. Une loi d’amnistie sera votée à cet effet“. C’est clair l’absolution est effective. Aucune poursuite, du moins, malienne ne touchera les cheveux des acteurs du push. A rappeler que la Charte prévaut sur la Constitution.
Après lecture de la charte par le rapporteur général des travaux, le Chef de l’Etat malien, le colonel Assimi Goïta, président du CNSP a procédé à la clôture des travaux. “Nous prenons l’engagement devant vous, de ne ménager aucun effort de la mise en œuvre de l’ensemble de ces résolutions dans l’intérêt exclusif du peuple malien”, a promis le chef de l’Etat, président du CNSP, Assimi Goïta.
Koureichy Cissé
Ils ont dit…
Fahad Ag Almahmoud président de la Plateforme et SG du Gatia
On a abouti à une bonne charte. Maintenant les autorités qui ont supervisé ces assises doivent à partir de cette charte discuter avec la Cédéao, les autres amis du Mali, la Communauté internationale, pour qu’elle (la charte), soit définitive. Cela est très important pour l’accompagnement de la communauté internationale.
Kadidia Fofana, président du Collectif des Amazones, élue communale
Moi j’y adhère. Je me reconnais dans les résolutions. Aujourd’hui le Mali a besoin d’un rassembleur. Une personne qui pourrait garder sa neutralité pour mener à bon port le ‘’bateau Mali’’. Si le président de la transition est choisi par le CNSP, c’est une bonne chose. Nous avons besoin de neutralité, de quelqu’un qui pourrait drainer les Maliens autour d’un idéal. Pour cela, nous n’avons pas besoin de quelqu’un qui parlera au nom d’une seule coloration mais de quelqu’un qui parlera au nom des Maliens et des problèmes des Maliens.
Imam Oumarou Diarra membre du M5-RFP
Nous n’allons pas nous reconnaitre dans cette charte telle que présentée. Il faut qu’elle soit améliorée. Les recommandations formulées n’ont pas été prises en compte. Dans le préambule du document doit figurer le peuple malien qui a été incarné par le Mouvement du 5 juin M5-RFP. Dans l’ensemble si le document est amélioré, à travers les observations que nous avons envoyées à la commission de rédaction de la Charte, elle peut-être acceptée, approuvée et accompagnée par le peuple. Sinon sans quoi, nous avons des craintes. Il ne faut pas qu’on s’accapare de la victoire du peuple malien. Il faut que la charte revienne aux résultats des travaux de groupes. Sinon les groupes ne se reconnaissent pas du tout dans cette charte.
Mme Sy Kadiatou Sow, membre du Comité stratégique du M5
Après deux journées de travaux intenses sur la feuille de route et la charte, que l’on vienne nous présenter un document qui a complètement changé le contenu des rapports présentés par tous les 5 groupes. Le rapport général qui devrait être présenté, a été charcuté et ne correspond pas du tout à ce qui a été dit dans les groupes. Je le dis au nom au comité stratégique du M5-RFP, s’il n’y a pas de débats sur ce qui vient d’être présenté et que les choses se passent correctement de façon démocratique et que l’on puisse enregistrer les observations et les réactions, nous n’approuverons pas cette charte. Ce qui vient de se passer est une volonté de confiscation du pouvoir par le CNSP et ceux qui le soutiennent. Nous n’accepterons pas cela. Nous continueront notre combat sereinement et de façon démocratique jusqu’à ce qu’on nous entende. J’espère que les organisateurs de ces concertations vont se ressaisir et qu’ils vont remettre ce document à débattre.
Propos recueillis par Koureichy Cissé
Mali Tribune du 16 Septembre 2020