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Avant la date de la mise en place de cette commission, le ministère de l’Administration Territoriale a rencontré le vendredi dernier 24 heures après l’adoption de la loi électorale les représentants des partis politiques pour leur demander de procéder à la désignation de leurs représentants à la CENI.

VA-T-ON PARTAGER CORRECTEMENT?

Au cours de cette rencontre, une représentante d’un parti politique de la majorité avait demandé si les cinq postes destinés à l’opposition allaient revenir à ses animateurs. Mais le Secrétaire général du ministère de l’Administration Territoriale a bien souligné que la loi c’est la loi.

Pourquoi ce représentant a-t-il posé cette question ? Estime-t-il qu’il n’y a pas d’opposition sérieuse au Mali ?

Rappelons que le BARA a été le premier parti qui a eu le courage de se déclarer comme opposant, parce qu’il n’était pas d’accord avec la manière de gérer les affaires publiques par ceux qui sont au pouvoir depuis la fin des élections générales de 2002. Il faut souligner que le BARA avait soutenu le candidat de l’ADEMA Soumaïla Cissé au 1er tour et au 2ème tour.

UNE OPPOSITION FAIBLE

Aussi, après les législatives où le BARA s’est vu sans élu de la nation et la formation du gouvernement sans le parti du buffle, le bureau s’est concerté pour se déclarer de l’opposition. Mais son parti est faiblement représenté au niveau nationale et manque de moyens. Malgré tout, certains partis comme le PECSAM et le FASO ont rejoint le BARA.

Ces partis représentent-ils l’opposition seulement par le fait qu’ils n’ont pas obtenu de portefeuille ministériel?

Vu leur dégré d’implantation et leur représentativité au niveau des conseils communaux et leur absence au sein de l’Assemblée nationale, ces partis éprouvent beaucoup de peines à diriger une opposition. Faut-il rappeler que lors de la mise en place de la CENI en 2004, les partis politiques avaient refusé de donner les cinq sièges à l’opposition. A l’époque, seul le BARA était connu comme opposant. Mais les partis avaient estimé que le BARA ne pouvait satisfaire les attentes des cinq sièges à la CENI.

LES PARTIS DE L’OPPOSITION AFFUTENT LEURS ARMES

Compte tenu de ce précédent, sûrement les partis de l’opposition affûtent leurs armes pour conserver leurs sièges pour la mise en place de la CENI avant le 1er octobre prochain. Mais on doit reconnaître qu’ils n’ont pas joué leur rôle d’opposant. Il a fallu que le RPM qui se dit de l’opposition parlementaire se lève pour critiquer l’Accord d’Alger pour que le BARA sorte ses griffese ensuite.

C’était peut être au BARA de se lever en premier lieu. Il faut aussi souligner qu’en plusieurs circonstances c’est plutôt la société civile qui dénonce et cela en présence de l’opposition, au point qu’un moment on disait au sein de l’opinion publique nationale qu’il n’y avait pas d’opposition.


En tout cas avec la mise en place de la CENI, ces partis entendent démontrer leur existence. Mais vont-ils jouer convenable leur rôle d’opposant ?

Dado CAMARA

25 août 2006.