Le paludisme est un réel problème de santé publique dans beaucoup de localités du pays. La région de Ségou où le paludisme constitue un fréquent motif de consultation,
n’est pas en marge de cette situation.
Le paludisme représente même 30 à 40% des consultations chez les enfants selon les statistiques du service de pédiatrie de l’hôpital Nianankoro Fomba de Ségou. Dans la cité des balazans, la maladie culmine généralement entre juin et novembre, c’est-à-dire pendant l’hivernage.
Les spécialistes expliquent que le paludisme non traité ou mal soigné surtout chez les mômes, évolue forcément vers des complications. Il existe plusieurs complications du paludisme mais nous avons choisi délibérément de vous entretenir sur deux complications (neuropaludisme et anémie sévère) que l’on rencontre dans la région.
Le neuropaludisme ou paludisme cérébral est une complication redoutée du paludisme. Il peut mettre en danger la vie de l’enfant. Il est établi par les spécialistes que le neuropaludisme survient généralement chez les enfants qui ont un palu ignoré ou mal soigné.
Le Dr Zoumana Traoré, chef de service de la pédiatrie de l’hôpital Niankoro Fomba, confirme cette thèse et explique également que le phénomène est très souvent lié à la prise de médicament traditionnel ou un recours tardif à l’hôpital pour cause de pauvreté.
La pathologie se manifeste par une forte fièvre qui s’accompagne de convulsions. Dans certains cas, l’enfant tombe dans le coma. Le toubib de l’hôpital Niankoro Fomba explique la nécessité d’une prise en charge rapide et correcte pour sauver l’enfant. Car à un certain stade, le neuropaludisme devient irréversible et la personne atteinte en succombe.
Le traitement de base du neuropaludisme repose sur la quinine : médicament indiqué dans le traitement des formes graves de paludisme. Mais elle est administrée en fonction du poids du malade. Zoumana Traoré relève par ailleurs que les médecins donnent également des médicaments pour arrêter les convulsions chez l’enfant.
Le tout se fait avec du sérum glucosé à 10%. On utilise aussi l’arthémeter (un puissant antipaludique). Mais le traitement est répété toutes les 8 heures. Quand l’enfant sort du coma, on peut le poursuivre par voie orale. Le neuropaludisme se soigne bien mais il faut une diligence dans la prise en charge. Zoumana Traoré remarque que le recours tardif à l’hôpital est souvent à l’origine de la perte de certains enfants atteints de neuropaludisme.
Il faut préciser que dans le registre des complications du paludisme, on peut citer également l’anémie sévère : une insuffisance de sang. A ce stade l’enfant devient pâle, c’est-à-dire on a l’impression qu’il devient blanc. Le traitement de cette pathologie nécessite une transfusion sanguine.
L’hôpital Niankoro Fomba dispose d’une petite banque de sang qui facilite les choses à ce niveau.
Le Dr Zoumana Traoré qui se veut on ne peut plus clair, explique sans ambages et même crûment que sans transfusion sanguine dans une situation d’anémie sévère, les enfants en succombent.
Le praticien conseille aux gens de dormir sous moustiquaire imprégnée pour se protéger du paludisme. Ainsi on ne risque pas ces complications (neuropaludisme et anémie sévère) liées à la piqûre de l’anophèle (agent vecteur du paludisme).
B. DOUMBIA- L’Essor
04 septembre 2007.