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Malgré une période relativement difficile suite à la chute du cours de l’or sur le marché international, la compagnie est restée constante en termes de production et d’investissements communautaires

Les années se suivent et se ressemblent en bien pour la compagnie minière RandGold Resources, propriétaire du complexe minier Loulo-Gounkoto. Malgré une période relativement difficile, marquée par la chute du cours de l’or sur le marché international, la compagnie maintient son cap de production et ses investissements communautaires. Les responsables l’ont confirmé jeudi lors de la traditionnelle conférence de presse que l’entreprise organise tous les six mois sur son site de Loulo, dans le cercle de Kéniéba en première région.

La conférence était animée par Mark Bristow, le directeur exécutif de RandGold Resources. C’était en présence de Mamadou Samaké « Sam » et de Samba Touré, respectivement directeur général pour l’Afrique de l’Ouest et directeur des opérations pour la même sous-région et de plusieurs responsables nationaux. L’initiative de la rencontre procède de la volonté de la compagnie de tenir l’opinion informée sur l’activité minière sur ses différents permis d’exploitation. Les responsables de l’entreprise ont aussi le souci d’évoquer les actions de développement menées par RandGold Resources tant au plan national que local.

« Nous voulons à travers ces rencontres périodiques avec les médias contribuer à la sensibilisation et à l’information des citoyens maliens sur ce que nous faisons et sur ce que nous envisageons de faire. Contrairement à une opinion répandue, RandGold Resources n’est qu’un exploitant du patrimoine qui appartient, lui, à l’Etat malien », a indiqué le patron de RandGold Resources, Mark Bristow.

Le climat des affaires au Mali offre de formidables opportunités aux investissements, a jugé Mark Bristow en saluant les bonnes relations de coopération nouées avec le gouvernement malien. Malgré la crise qu’a connu le pays en 2012, RandGold a toujours cru en la capacité des Maliens de se surpasser comme en atteste l’organisation de l’élection présidentielle du 28 juillet dernier.

RandGold est reconnaissant au gouvernement malien qui a renoncé à ses redevances pour les 22 prochains mois, représentant la durée du projet d’élargissement du puits de Morila. Cette décision permettra un partage équitable des dépenses entre les investisseurs et l’Etat et prolongera la durée de vie de la mine de deux ans. Cette renonciation permettra, surtout, à un millier de travailleurs de garder leur emploi jusqu’en 2015, a souligné Mark Bristow.

Pour le directeur des opérations Afrique de l’ouest, Samba Touré, RandGold Resources contribue notablement à l’économie nationale. La part du complexe Loulo-Gounkoto représentait environ 11% du produit intérieur brut. Les ressources financière injectées dans l’économe nationale en termes de dividendes, d’impôts et de taxes, et de masse salariale se chiffrent à environ 700 milliards de Fcfa de 2005 à nos jours, a indiqué le directeur financier de l’entreprise, Mohamed Ousmane Diallo. A cet apport, il faut ajouter les infrastructures socio sanitaires comme les centres de santé, les écoles, la distribution de fournitures scolaires, a complété le directeur général de l’entreprise, Chaka Berthé, ajoutant que cette politique s’effectue en parfaite coordination avec les communautés locales.

Seul bémol dans ce concert de louanges : l’Etat est débiteur de la société d’environ 50 milliards de Fcfa au titre de la TVA non remboursée à RandGold Resources. D’après Mamadou Samaké, ce montant est contesté par les services financiers de l’Etat. Mais, entre les parties, la confiance et le respect mutuel ont toujours prévalu dans la résolution de tout différend qui les opposerait.

L. DIARRA


Reconversion d’orpailleur : « On ne fait pas de couscous avec de la poudre d’or »

La problématique de l’orpaillage n’est pas la plaie des seules sociétés minières juniors dans notre pays. La multinationale RandGold Resources est également confrontée à l’envahissement de ses permis par les chercheurs d’or artisanaux. C’est le cas dans les villages de Sakola Badala où l’orpaillage est en plein essor. Le visiteur qui débarque sur le site est immédiatement impressionné par le tintamarre des « cracheurs », ces concasseurs qui broient le minerai et le ronron des motopompes, dans un nuage de poussière irrespirable du fait de la présence de particules chimiques.

L’orpaillage est l’activité dominante de la zone. Mais la compagnie minière ne voit pas d’un bon œil la présence des orpailleurs sur ses sites. Elle se garde cependant de les faire déguerpir en optant pour une politique de reconversion par persuasion. La méthode consiste à amener les populations à s’intéresser à autre chose qu’à l’orpaillage qui cause plus de dommage à l’individu et à l’environnement que de bienfaits, explique Youssouf Ongoïba, le directeur du développement communautaire de la société.

Les communautés sont ainsi dotées d’équipements agricoles, comme des tracteurs, des semences améliorées, afin de les détourner de l’orpaillage. Le maire de Sitakily, Fawali Sissoko « Hawa », opérait jadis dans l’orpaillage. Sa reconversion dans l’agriculture fournit un bon exemple de la réussite de la stratégie de persuasion menée RandGold Resources dans la zone.

Il y a deux ans, l’édile de Sitakily a décidé de s’investir dans l’agriculture. Pour cela, il a bénéficié d’un appui technique de la compagnie concrétisé par le labour d’un champ d’expérimentation de riz, de maïs et d’autres cultures vivrières. La première année, il engrangé 45 tonnes de riz. Aujourd’hui, Fawali Sissoko est propriétaire d’un complexe agricole d’une superficie d’environ 72 hectares. Il cultive du riz, du maïs, du manioc et des légumes. L’ancien orpailleur projette de produire cette année, une centaine de tonnes de céréales.

La voie empruntée par Fawali sera-t-elle suivie par d’autres orpailleurs ? L’intéressé n’a aucun doute dessus. Selon lui, la communauté est en train de prendre conscience du danger de la monoculture de l’or laquelle n’est pas sans conséquence sur la sécurité alimentaire. Etant entendu « qu’on ne fait pas de couscous avec de la poudre d’or » comme il aime lui-même à le dire.

L. D.

Essor du 06 Août 2013