En Commune V, un malentendu oppose des commerçants aux autorités municipales au sujet de la taxe communale. Les populations ont été pénalisées 48 h durant en raison d’une grève initiée par les commerçants, principalement les détaillants.
Des populations de la Commune V ont subi des désagréments suite à une grève inopinée déclenchée le lundi 25 octobre par les commerçants. Ces derniers sont à couteaux tirés avec la mairie de la Commune V au sujet de la taxe communale que les grévistes jugent excessive.
La nouvelle équipe de la mairie de la Commune V, dirigée par Boubacar Bah dit Bill, a initié des chantiers, dont la révision de la taxe municipale qui, d’après les commerçants, a enregistré une hausse considérable. Selon les commerçants de la Commune, du temps de l’ancien maire Demba Fané, les taxes municipales variaient entre 6000 F CFA et 50 000 F CFA par an selon la taille des magasins et la quantité des marchandises.
Par exemple, les ateliers de couture avec une ou deux machines payaient une taxe annuelle de 6000 F CFA contre 50 000 F CFA pour les grands magasins de quincaillerie. Or, avec les nouvelles taxes en vigueur actuellement, certains commerçants peuvent payer jusqu’à 100 000 F CFA surtout ceux qui ont des hangars devant leurs boutiques.
Les rapports entre la mairie et les commerçants ne sont plus au beau fixe depuis un certain temps et cette situation continue de s’envenimer depuis que la mairie a initié lundi dernier une opération de recouvrement des taxes. Ainsi, tous les commerçants qui ne se sont pas acquitté ont vu leurs boutiques fermées.
» Mêmes ceux qui avaient un reçu de 60 000 F CFA qui prouve qu’ils ont bien payé la taxe n’ont pas été épargnés », a dénoncé un boutiquier de Kalabancoura. La grève des commerçants devait, en principe, prendre fin hier à minuit. Mais d’ores et déjà, les grévistes entendent hausser le ton avec l’organisation d’un meeting ce vendredi.
La dégradation progressive des rapports de partenariat entre les autorités communales et des commerçants a commencé au lendemain de la délibération n°009 du conseil communal en date du 31 décembre 2009 qui fixe le taux des taxes des boutiques détaillantes à 18 000 F CFA et qui prévoit une hausse des taxes communales en général.
Du point de vu des observateurs, la généralisation de ces taxes à tous les commerçants pose problème et viole l’esprit de la loi n°06-058 du 12 septembre 1996 qui détermine les ressources fiscales du district de Bamako et des communes qui le composent.
Amadou Waïgalo
27 Octobre 2010.