Cet incident majeur est intervenu alors que se tenait, non loin, à Sadiola, l’atelier de Concertation et de Communication de SEMOS-SA et Yatela-SA. En effet, c’est pendant l’atelier où étaient réunies les différentes autorités locales (Gouverneur de la Région de Kayes, Préfet et députés élus de la région..) que les premières informations sont tombées. Aussitôt, le gouverneur accompagné d’une petite délégation, s’est rendu sur les lieux.
Les dégâts constatés chez le chef du village de Tabakoto sont énormes : puits familial bouché, porte de maison arrachée, mûr cassé, plus de trois millions de Fcfa disparus. Chez le 1er adjoint au maire de Sitakly, la maison a été détruite par le feu, la production d’arachides de l’année (le contenu de 3 camions bennes) a été entièrement brûlée, le bâtiment en dur cassé, trois motos brûlés ; les bijoux de sa femme emportés.
A l’origine de tous ces dégâts, une marche sur la future mine (puisque Tabakoto va bientôt s’ouvrir) organisée par les femmes du village de Tabakoto qui revendiquaient entre autres, de l’emploi sur la future mine pour les jeunes du village, le financement de leur projet féminine, et la création d’adduction d’eau pour le village. Prenant pour cible en premier lieu, la mine, les marcheurs se sont ensuite transportés au village où ils ont attaqués les deux domiciles sus cités. Sur la mine, ils ont détruit le grillage de 400 mètres.
La seule question qui est vite venue dans les esprits, c’est quel lien y a-t-il entre les revendications que d’aucuns estiment d’ailleurs légitimes et les dégâts causés, jugés incompréhensibles? Certains n’ont pas hésité à pointer du doigt la piste politique en citant l’implication indirecte de l’ancien maire.
Toutefois, cette implication reste à prouver puisque le gouverneur, sur place, a fait ouvrir une enquête pour connaître les auteurs de cet acte, lesquels selon lui, seront punis car il en va de la crédibilité de l’Etat vis-à-vis de ses partenaires.
Ainsi donc, Tabakoto dont la mine n’est pas encore ouverte, commence déjà à retenir les attentions. Mais qui a commandité ces manifestations ? C’est la question que tout le monde se pose en espérant que les enquêtes permettront de faire la lumière sur cette affaire.
Aimé RODRIGUE
21 novembre 2005.