Dans une déclaration déposée à notre rédaction, le RPM attire l’attention de l’opinion nationale et internationale sur les hold up électoral à venir dont la CENI mise en place ne serait qu’un instrument.
Le processus de mise en place de la CENI, dans la perspective des élections municipales de 2009 a été caractérisé par de profonds désaccords entre la Majorité, en complicité manifeste avec le Pouvoir, et l’Opposition.
L’objectif de cette alliance entre la Majorité et le Pouvoir est des plus clairs: se donner les moyens d’avoir un contrôle systématique et absolu sur l’ensemble du processus électoral.
Cette volonté stratégique de la Majorité s’est illustrée très tôt par un acharnement de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP) avec une interprétation très particulière de la loi électorale dans le seul but de s’octroyer le maximum de sièges à la CENI
Cette interprétation maximaliste et étriquée de la loi électorale a eu l’aval du Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales. Malheureusement.
Ainsi, contre toute attente, et contre le bon sens, cette Majorité a imposé sa propre clé de répartition. Elle » arrache » du coup sept sièges sur dix sur l’ensemble du quota attribué au groupe des partis politiques.
Dès lors, elle a pu mettre en branle la deuxième étape de son hold up lors de la mise en place du bureau en faisant main basse sur la substance des postes de décisions au sein de la CENI, avec à la clé le prépondérant poste de Président. L’opposition dans ce tripatouillage ne s’en sort qu’avec seulement deux sièges de responsabilité sur la dizaine acceptée dans l’organigramme.
Les interpellations les plus fortes de l’Opposition en vue d’un respect de la légalité, de l’équité en direction de la Majorité sont demeurées lettre morte.
Alors même que l’Opposition s’est employée à ce que la présidence de la CENI soit assurée par la Société Civile pour assurer la neutralité de la structure, la Majorité n’a rien voulu entendre
Cette prétention de la Majorité à prendre en main et à chapeauter la CENI a été justifiée par le besoin d’une soudaine reconnaissance circonstancielle du rôle des partis politiques et singulièrement du fait partisan dans la vie de la nation.
Et pourtant, n’est-ce pas cette prétendue Majorité d’aujourd’hui qui a refusé net de présenter un quelconque candidat à la dernière élection présidentielle de 2007, en se rangeant sans remords derrière l’étendard d’un indépendant? Cette Majorité, n’avait-elle pas conscience qu’en agissant de la sorte, elle portait un rude coup à la notion même de parti politique dans une démocratie?
Aujourd’hui, les intentions de la Majorité et du Pouvoir sont claires: instrumentaliser la CENI à des fins partisanes au détriment de l’indispensable impartialité qui devrait la caractériser.
En effet, le nouveau Président de la CENI n’est autre qu’un ancien Ministre du Gouvernement (mandature 2002- 2007) et Secrétaire politique d’un parti politique membre de l’actuelle majorité présidentielle.
On se souviendra en effet, le Pouvoir en complicité avec certains Partis, membres de la Majorité actuelle avait usé des mêmes manœuvres lors de la mise en place de la CENI (en septembre 2006) pour les élections présidentielles et législatives de 2007 et exclu ainsi le RPM, principale force de l’Opposition, à être en marge d’un des mécanismes essentiels de contrôle des élections.
En son temps, le RPM avait dénoncé cette fâcheuse tendance du Pouvoir qui, en fait, traduit une dérive du processus démocratique au Mali. Sa perpétuation dans le processus conduisant aux élections municipales de 2009 ne peut que susciter inquiétudes et désapprobation.
C’est pourquoi, le RPM tient, encore une fois, à prendre l’opinion publique nationale et internationale à témoin. Il interpelle toutes les forces patriotiques et démocratiques sur l’impérieuse nécessité à mettre un terme aux réflexes patrimonialistes et aux pratiques de marginalisation et d’exclusion dont nul ne peut présager les conséquences sur le processus électoral et démocratique en général.
Le RPM, en appelle aux hommes et aux femmes, membres de la CENI et de ses démembrements en général, et aux représentants de la Socièté Civile en particulier, pour qu’ils fassent preuve d’engagement patriotique afin de jouer leur partition en vue de préserver le Mali des périls que vivent d’autres nations, dont hélas, la plupart sont les conséquences d’élections truquées.
Le RPM invite toute la classe politique, singulièrement l’Opposition démocratique et républicaine, à rester plus que jamais vigilante, pour assurer à notre pays des élections municipales paisibles et transparentes.
Le RPM sait compter sur la compréhension et la vigilance du peuple souverain du Mali.
Bamako, 09 octobre 2008
Le Secrétaire Général du BPN/RPM
DR. Bokary Treta
13 Octobre 2008