En effet, signé à grand renfort médiatique en décembre 2009, ce cahier de charge qui fixe les conditions d’importation et de distribution du sucre et un planning d’approvisionnement du pays en sucre par les neuf importateurs tarde à être mis en œuvre. Dans son application, révèle une source proche du département, seule la société Grand grenier du bonheur (GGB) de Bakoré Sylla a pu jusqu’à présent jouer toute sa partition en honorant tous ses engagements.
Quant aux huit autres importateurs à savoir GDCM de Modibo Keita ; Djigué SA de Amadou Djigué ; SMA de Ben Moctar ; SODIMA de Oumar Niangadou dit petit Barou ; BATEXCI de Boubacar Cissé ; SOMAYAFF de Cheick Oumar Yattassaye de Mopti ; Abdoulaye Niang de Kayes et la société Sacko de Ibrahima Diawara, un malien de l’extérieur établi au Japon, ils se sont tous révélés défaillants dans l’importation et l’approvisionnement correct du pays en sucre. Conséquence : le prix du sucre prend l’ascenseur un peu partout sur nos marchés où il est vendu en détail aujourd’hui à 525 FCFA voire 600 Fcfa le kilo aux consommateurs maliens.
Cette carence qui compromet dangereusement la couverture de la production nationale estimée à 36 000 tonnes risque d’anéantir tous les efforts entrepris jusqu’à présent par nos autorités. Ces dernières ont en effet fixé le prix de vente du sucre sur toute l’étendue du territoire national comme suit : le prix de gros importateur au maximum à 480Fcfa le kg, soit 24 000Fcfa le sac de 50 kg ; le prix de détail aux consommateurs au maximum à 500Fcfa le kg.
Des prix en vigueur jusqu’au 31 mars 2010, date à laquelle les prix de vente maximum peuvent être révises soit à la hausse, soit à la baisse ou maintenus stables en fonction du prix du sucre sur le marché mondial. C’est toute cette programmation qui vient d’être remise en cause avec la défaillance constatée chez certains gros importateurs du sucre.
Aujourd’hui, la tendance du prix est à la hausse sur le marché.
Des sanctions attendues
De sources sûres, la rencontre prévue cet après midi au département de l’industrie, des investissements et du commerce est une réunion d’évaluation sur la mise en œuvre du cahier de charges. Ce cahier, nous informe t-on, a fixé un planning d’approvisionnement du pays en sucre en attribuant des quotas à chacun des neufs importateurs. Un tableau fixant les quantités à fournir mois après mois aurait même été dressé. Mieux, l’article 4 dudit cahier de charges stipule clairement « au cas où l’un des importateurs du sucre n’importe pas à bonne date la quantité indiquée au mois « n», il perdra le bénéficie de son sucre à SUKALA. sa au titre du mois « n + 1 » ». Si cette carence d’un des importateurs perdure deux mois de suite sans régularisation, précise l’article 5 du cahier de charges, le ou les importateurs de sucre perdront automatiquement le bénéficie du solde de son quota à SUKALA-sa. Ce même article ajoute en outre que « cette quantité sera réallouée à d’autres opérateurs économiques par le ministre de l’industrie, des investissements et du commerce ».
Ces dispositions pertinentes du cahier de charges qui ont été expliquées aux journalistes le 29 décembre dernier par le ministre Ahmadou Abdoulaye Diallo, lors d’une conférence de presse, ont de fortes chances d’êtres appliquées aux huit importateurs de sucre qui ont fait preuve de carence et de défaillance dans la mise en œuvre du cahier de charges.
Est-ce à dire donc que Ahmadou Abdoulaye Diallo va prendre toutes ses responsabilités aujourd’hui afin de soulager la souffrance des Maliens ? La réponse à cette question est attendue pour cet après midi.
Birama Fall
02 mars 2010