Aujourd’hui, dans les différentes régions CMDT, c’est un ouf de soulagement qui se fait sentir en ce qui concerne la valorisation de la graine de coton.
Monopolisées par un seul grand industriel de la place depuis des décennies, les graines de coton, qui pourrissaient dans les magasins de stockage, sont devenues de plus en plus des produits rares. Et ce, grâce à l’installation massive, ces dernières années, de nouvelles unités industrielles de production d’huile végétale, d’aliments bétail et de savon au Mali.
Présentement, ce sont plusieurs milliards de FCFA qui entrent dans les caisses de la Compagnie malienne pour le développement des textiles, en provenance de ces unités industrielles privées. Jusqu’à 1000 tonnes achetées, le kilo de la graine de coton est cédé aux industriels privés à 35 FCFA et à 25 FCFA pour tout achat dépassant ce tonnage.
Ce qui signifie que la tonne de la graine de coton est cédée entre 25000 F CFA à 35000 F CFA. A l’avantage de la CMDT, ses nouveaux clients payent au comptant. Autrement dit, il ne s’agit plus de payer à crédit comme le ferait par exemple l’HUICOMA qui devrait à la Compagnie plusieurs milliards de francs CFA liés à l’achat de la graine de coton.
En dépit de tout, la CMDT perdait entre 200 000 et 300 000 kilos de graines par an qui, pour la plupart du temps, pourrissaient dans les lieux de stockage ou souvent partaient en flamme si elles n’étaient pas rejetées par les partenaires pour une prétendue mauvaise qualité.
Dans certaines régions CMDT, il a été constaté un changement positif notoire en ce qui concerne la valorisation de la graine ces derniers temps. De Bougouni à San en passant par Sikasso, Koutiala, Fana et la zone OHVN, les graines de coton se font en effet rares dans les usines d’égrenage et la concurrence est totale entre industriels pour leur acquisition.
Mais, la mauvaise habitude de vouloir trop gagner fait que certains commerçants, en complicité avec des personnes travaillant dans les différentes régions CMDT, payent les graines en quantité, les gardent pendant la période d’abondance et font des spéculations sur les prix en les revendant aux industriels entre: 45 000F CFA et 60 000 F CFA la tonne.
A la Compagnie, tout le monde est convaincu que l’implantation des nouvelles unités industrielles lui apporte un grand plus. C’est ainsi que des dispositions seraient en train d’être prises par la société pour la campagne 2006-2007 et les autres campagnes suivantes pour ravitailler les grandes unités industrielles nouvellement installées, telles que l’huilerie Bâ Mariama de Ségou ou l’huilerie Abou Woro Yacouba Traoré de Sikasso.
D’autres dispositions sont également en cours pour donner satisfaction aux pressoirs de production.
A signaler que, lors de la précédente campagne, les deux huileries Bâ Mariama de Ségou et Abou Woro Yacouba Traoré de Sikasso ont versé au comptant à la CMDT, à elles seules, plus de 1,5 milliard de FCFA.
Zhao Ahmed BAMBA Correspondant régional
23 mai 2006.