La deuxième hypothèse est relative au fait que ce sont les Maliens qui sont les marabouts du régime du RPT dont Faure Eyadema a défendu les couleurs lors du scrutin du 24 avril dernier. La troisième, c’est que les autorités officielles et la diaspora malienne au Togo sont réputées être proches de la famille Eyadema.
Enfin, la quatrième hypothèse consiste à dire que les manifestants ne connaissaient pas la nationalité de leurs victimes et qu’ils ont agi sous la colère et la passion en rencontrant sur leur passage des Maliens.
Pour tenter de voir clair dans ces supputations et hypothèses, nous avons rencontré un cadre malien qui réside depuis plus de douze ans à Lomé et qui est bien introduit dans la sphère Consulat malien.
Pour notre interlocuteur qui a voulu garder l’anonymat, « la mort de huit de nos compatriotes au Togo à la suite des affrontements post-électoraux ne peut pas se résumer à un sentiment anti-malien de la part des Togolais.
Ce qui est arrivé n’est pas non plus la réponse aux exactions que les ressortissants togolais ont subies à Bamako après le match Mali-Togo.
Même la presse, qui généralement dénonce ce genre de situation, n’a pas écrit une seule ligne sur le comportement des Maliens envers leurs compatriotes.
Les Maliens vivent au Togo comme s’ils sont au Mali. Les relations entre les deux pays ne souffrent d’aucune difficulté majeure. Seulement, nos huit compatriotes tués dans le bourbier togolais, tout comme ceux d’autres pays ont été victimes du comportement d’un seul homme, hélas malien du nom de Brehima Diakité, qui n’avait pas sa langue dans sa poche.
Féticheur de son état, il se promenait et disait à qui veut l’entendre qu’il est l’homme à travers qui Faure va retourner au pouvoir.
Il avait reçu plusieurs menaces. A deux reprises, son domicile a échappé aux vandales de l’opposition. Malgré tout, notre féticheur n’a pas cessé ses vantardises.
Au contraire, il a repris de plus belle après la proclamation controversée des résultats du scrutin du 24 avril. Ce qui a irrité davantage les partisans de l’opposition qui s’en sont pris au domicile du féticheur où se trouvaient, hélas des gens de plusieurs nationalités venus pour des consultations.
Ainsi, ils ont tiré sur tout ce qui bouge à l’exception de la femme du féticheur et son petit enfant. Ce fut un véritable carnage ».
Alassane DIARRA
4 mai 2005