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C’est dans une ambiance festive que les femmes du Mali ont célébré cette journée du 8 mars consacrée journée internationale de la femme. Le palais de la Culture Amadou Hampaté Bah, qui a abrité la journée, a failli refuser du monde, tant la présence des femmes était massive.

Tous les ingrédients étaient réunis pour rendre la fête belle : manifestations culturelles assurée par l’ensemble instrumental nationale, la griotte Mah Kouyaté N° 1 et la troupe Nyogolon dans plusieurs sketchs portant notamment sur l’accès aux structures de prise en charge et la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, l’accès à l’éducation des filles, à l’alphabétisation des femmes, à la formation et à l’emploi ainsi que sur l’accès à la terre, aux matériels de production , au crédit et à l’énergie.

Dans son discours, la secrétaire exécutive de la CAFO, Mme Traoré Oumou Touré a tenu à rendre un hommage personnel au chef de l’Etat Amadou Toumani Touré pour sa présence physique à cette fête avec les femmes.

Elle l’a remercié pour les nombreuses actions qu’il n’a cessé de poser en faveur de celles-ci. A ce propos, Madame Touré Oumou Traoré a fait allusion à l’implication personnelle du chef de l’Etat dans la nomination des délégations spéciales dans les communes où les femmes étaient remarquées, la nomination d’une femme préfet, l’unique d’ailleurs, la gratuite de la césarienne, la révision de la loi électorale où le souci des femmes a été pris en compte…

Toutes ses actions font croire à la CAFO que le chef de l’Etat est préoccupé par le sort des femmes.

Par ailleurs, avertira Mme Traoré Oumou Touré, “si nous voulons réussir la bataille du développement certains comportements doivent changer”. Elle insistera également sur la nécessité de la révision des textes pour éviter certaines iniquités dans le genre.

A ce propos, elle a suggéré une révision de la Constitution, s’il le faut, pour une bonne application dans la mise en oeuvre du quota pour les femmes. Aussi, la première responsable de la coordination des associations et ONG indiquera qu’il est grand temps de mettre fin au gaspillage, et au tape à l’oeil, c’est à dire le grand bruit, car pour elle, ce dont le pays a besoin aujourd’hui c’est le travail et la compétence par les ressources humaines de qualité.

Pour la secrétaire exécutive de la CAFO, les femmes du Mali méritent beaucoup plus car elles sont aussi des actrices du 26 mars qui a vu l’avènement de la démocratie dans notre pays. C’est pourquoi, selon elle, une loi sur le quota n’est pas une demande mais plutôt un droit pour elles. S’adressant encore au chef de l’Etat, elle expliquera pour la participation des femmes à la vie politique, elles souhaiteraient l’instauration d’un véritable partenariat entre eux.

Plus qu’une tradition, la commémoration du 8 mars constitue pour les femmes et les hommes du Mali, un acte de foi : foi en la capacité des femmes de contribuer efficacement au développement harmonieux de notre pays, foi en une société juste et solidaire, a indiqué Madame Diallo Bodji Sène ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, dans son discours avant d’ajouter que le 8 mars 2006, restera longtemps gravé dans la mémoire de toutes les maliennes et de tous les Maliens.

Instituée par l’organisation des Nations unies, la journée internationale des femmes, selon elle, vise a sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur la situation des femmes de par le monde et la nécessité d’améliorer leur statut, de faire prendre conscience aux hommes et aux femmes des rôles que peuvent jouer les femmes dans l’édification d’une société juste et équitable en leur offrant des espaces d’expression, de rendre hommage aux femmes pour le rôle qu’elles jouent dans le processus de développement socio-économique et culturel des nations.

Elle a rappelé également que chaque année cet évènement est célébré sous un thème proposé au niveau mondial, thème que les Etats adaptent à leur contexte national. “Femmes dans la prise de décision” c’est le thème retenu au niveau international cette année.

Au Mali, l’évènement a été placé sous le thème : “Egalité des chances pour un développement durable”. Madame Diallo Bodji Sène a, au passage salué le gouvernement de la République pour les nombreuses actions posées en faveur des femmes au plan institutionnel et juridique, au plan de la santé de l’éducation et dans le domaine économique.

Malgré ces acquis, l’arbre ne doit pas cacher la forêt car pour la ministre des problèmes persistent encore avec les nombreux obstacles auxquels elles restent confrontées. A en croire la ministre il n’y aura pas de lutte contre la pauvreté sans une égalité des chances pour tous à l’accès à l’éducation, à la santé, à l’eau potable, aux ressources économiques, et à la participation à la prise de décision.

Le président de la République Amadou Toumani Touré a indiqué que la création du ministère de la promotion de la femme est la marque sans équivoque de la volonté politique de prendre en compte les femmes les enfants et la famille. Parlant de son adhésion au thème retenu pour la célébration de la journée, le Chef de l’Etat a fait comprendre que pour que la femme participe à la prise de décision dans les affaires politiques, administratives et publiques, il faut qu’elle soit non seulement consultée, mais surtout qu’elle soit présente au niveau de la prise de décision.

Pour le Chef de l’Etat, ce souci doit animer toutes les institutions de la République. Le Chef de l’Etat s’est par ailleurs réjoui de l’exemple que donnent l’Armée et la sécurité dans la promotion du genre. Même si notre pays a fait des progrès dans bien des domaines, le Chef de l’Etat reconnaît que la route du développement est encore longue et pleine d’embûches.

S’agissant du débat sur les mutilations génitales, qui touchent essentiellement la petite fille, selon AT il doit se faire dans la courtoisie, en évitant toute démonstration inutile ou de prises de position que rien ne saurait justifier. Sur le sujet, l’information la sensibilisation et l’éducation doivent occuper une place importante dans les échanges car c’est là le meilleur gage selon le président ATT.

Notons que pour la célébration de cette journée, des prix ont été remis à des journalistes de la presse écrite et de la radio pour leurs articles ou émissions radio sur la femme. Il s’agit de Sidiki Y. Dembélé et de Mariétou Konaté respectivement du journal les “Echos” et du journal “Le Malien”

Laya DIARRA

Sous haute surveillance des forces de l’Ordre

Depuis sa première commémoration, le 8 mars n’a jamais mobilisé autant d’éléments de forces de maintien d’ordre. Cette mobilisation serait-elle due à la présence du chef de l’Etat au palais de la Culture ou à un éventuel mouvement des femmes mécontentes ?

Pendant que le palais de la Culture refusait du monde, nous avons, au cours de notre périple à travers la ville, constaté une forte présence d’éléments du GMS devant le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille.

Le dispositif rappelait celui d’une visite d’un chef d’Etat. En effet, les éléments de maintien d’ordre de la gendarmerie, de la Garde nationale et de la police nationale étaient présents avec tout l’équipement requis.

Nous nous posions la question de savoir ce qui a conduit à ce renforcement de la sécurité ce 8 mars, jour de fête des femmes.

Une source nous a fait comprendre qu’en prélude à tout dérapage et suite à la crise de pagnes, il a été décidé de prendre les devants. C’est dire que les femmes n’étaient pas contentes.

La secrétaire exécutive de la CAFO a failli se faire séquestrer à propos des pagnes. Les autres années, la CAFO était directement concernée.

Finalement, cette forte présence des forces de l’ordre n’avait d’autre but que de dissuader toute éventualité de marche des femmes au seul dessein de gâcher la fête. Les femmes se sont donc abstenues de tout désordre. La raison a pris le pas sur la passion.

Après la fête, le ministre Mme Diallo MBodji Sène fera toute la lumière sur l’organisation de cette fête et prendra les mesures qui s’imposent à l’endroit de celles qui veulent mettre le bâton dans ses roues.

En tout cas, la gestion des femmes n’est pas chose aisée, même si Mme la Ministre entend rassembler toutes femmes autour de son département.

Tiémoko TRAORE

09 mars 2006.