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Alors que l’attaque d’une garnison militaire au Niger a été attribuée à Al Qaeda au Maghreb Islamique qui ne l’a pas encore revendiquée, celle, hier, d’un camion dans la Région de Gao l’ a été par des « hommes armés ».

Autant dire que dans le cas de Gao, les motifs et les auteurs de cette violence qui aurait fait un mort et plusieurs blessés restent encore un mystère. A priori cependant, il serait surprenant que la dernière attaque porte la signature d’Aqmi et pourrait plutôt être le fait de bandits.

Ce n’est pas moins grave et c’est la confirmation de ce que nous redoutons tous : que d’une criminalité à l’autre, de la loi de la terreur à celle de l’omerta, l’espace sahélo saharien dont notre Nord ne soit une zone de non-droit structurelle.

Ce qui veut dire la sécession demain et l’indépendance plus tard. Surtout que c’est dans cette partie de nos nations respectives que se trouveraient les ressources stratégiques prouvées ou escomptées dont l’économie globale a besoin.

C’est l’uranium au Niger aujourd’hui, mais ce peut être le pétrole demain au Mali et en Mauritanie.

Les capitales de nos pays qui, pour l’instant, ne sont pas touchées par l’onde de choc des grands périls saharo-sahéliens d’aujourd’hui, ont tort de ne pas se préoccuper plus qu’elles ne le font aujourd’hui, des graves turbulences que traversent les Nord de la Mauritanie, du Niger et du Mali.

Peu de partis politiques se sont, en effet, jusque-là saisis de la question et la société civile a, elle, carrément déserté ce champ pourtant pertinent. Moins notre droit de regard s’exercera, plus le Nord s’enfoncera.

Et à quelques heures d’intervalles, les attaques meurtrières du Niger et de Gao, ajoutées à d’autres « exploits », le tout dans le voisinage d’un Nord Nigéria contagieux, de surcroît dans une région ouest africaine à la conflictualité accrue, confirment l’urgence de réponses à la fois nationales et sous-régionales. Qui ne soient ni conjoncturelles ni factices. Sinon, bonjour les dégâts.

Adam Thiam

10 Mars 2010.