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Maladie à transmission strictement hydrique et orale,
la dracunculose ou maladie due au ver de guinée est
une parasitose contre laquelle il n’existe ni
médicament, ni vaccin. La dracunculose ou maladie due
au ver de guinée est une parasitose invalidante qui se
transmet exclusivement par l’eau de boisson
contaminée.

La seule manifestation spécifique de la
maladie est la sortie sous la peau du malade d’un ver,
long de 60 à 100 cm. La sortie du ver, en général au
niveau des membres inférieurs (mais le ver peut sortir
sur n’importe quelle partie du corps, sexe, bouche
etc), provoque une ulcération (plaie) très douloureuse
et qui entraîne l’immobilisation du malade pendant
plusieurs jours voire plusieurs semaines, en cas de
surinfection.

Il existe au Mali un programme d’éradication du ver
de guinée La lutte anti-vectorielle a pour but de
briser la chaîne de transmission du ver de guinée par
la destruction massive de cyclopes infectés qui vivent
dans les eaux stagnantes.

Pourtant, cette maladie peut
être évitée si les autorités consentent à conjuguer
leurs efforts en dotant les zones en pompes pour un
emprovisionnement en eau potable. Malheureusement, ce
n’est pas le cas.

Récemment, le ministre de la Santé a fait une visite
dans ces localités. Le constat est triste. La maladie
fait des ravages. On aurait pu épargner ces Maliens en
mettant à profit aussi le mois de solidarité pour
multiplier les forages.

Le ministre de la Santé a beau
mobiliser ses agents à s’impliquer dans les séances
d’IEC, de sensibilisation, de prise en charge et de
traitement, il n’atteindrait aucun résultat si les
autres départements ne l’appuient pas.

Les populations
d’Ogoyiri dans le cercle de Koro, de Toulewendo dans
le cercle de Douentza, de Goulambou à Korientzé sont
des laissés pour compte. Il est inadmissible qu’en
cette ère de vulgarisation de l’hydraulique, ces
villages s’approvisionnent dans des étangs boueux en
même temps que les animaux.

Les pompes installées sont
indisponibles en raison des pannes mineures dont la
réparation ne dépasse pas 15.000 frs CFA. Il existe
des moyens simples et efficaces pour sa prévention et
son éradication.

La stratégie préconisée par l’O.M.S
est axée sur la combinaison de plusieurs interventions
: dépistage actif de tous les villages d’endémie, mise
en place d’un système actif de surveillance à base
communautaire, information, éducation, communication,
vulgarisation de l’utilisation des tissus filtres,
approvisionnement en eau des villages affectés, lutte
antivectorielle, isolement des cas.

Toutes les
interventions sus-mentionnées sont mises en oeuvre par
les communautés elles-mêmes dont la participation a
permis de faire disparaître la maladie dans beaucoup
de pays.

La transmission de la maladie est simple et rapide et
ses conséquences socio-économiques sont graves. En
effet, une personne saine attrape la maladie due au
ver de guinée en buvant de l’eau (de mare en général)
contaminée par une personne atteinte du ver de Guinée.

En effet, le contact entre la plaie du malade par où
sort le ver et l’eau provoque la ponte (libéraltion)
de milliers de larves (petit du ver) dans l’eau.

Les
larves libérées dans l’eau seront avalées par de
petites bêtes ou puces d’eau douce (cyclopes) à
l’intérieur desquelles les larves vont se développer
pendant 10 à 14 jours.

Pour être infectantes pour
l’homme, les larves doivent passer obligatoirement par
le cyclope qui est donc l’hôte intermédiaire.

C’est donc en buvant l’eau contenant les cyclopes
infectés par les larves qu’on devient malade de ver de
Guinée, neuf à douze mois après l’ingestion de l’eau
contaminée.

Comme mentionné plus haut, il n’existe ni vaccin, ni
médicament contre la maladie du ver de Guinée, la
seule mesure est la prévention.

La maladie due au ver de Guinée est une maladie
saisonnière qui survient en général pendant les
saisons de pluie, au moment où les populations en
milieu rural doivent préparer et cultiver leurs champs
ou au moment des récoltes.

Les sujets victimes de la
maladie ne pourront pas cultiver ou récolter leurs
champs. L’absentéisme qu’engendre la maladie fait
perdre aux élèves qui en sont atteints des semaines
voire des mois de scolarité.

Il n’est pas rare de voir
des villages d’endémie où 50% de la population restent
cloués au lit, ne pouvant ni cultiver ni s’occuper de
leurs familles. Dans certains pays, la maladie était
si grave économiquement qu’elle a été nommée la
“maladie du grenier vide.”

La lutte contre la dracunculose ne saurait être
l’apanage du département de la Santé. C’est une lutte
multisectorielle qui nécessité l’implication de tous.
Aujourd’hui, le ministère des Mines, de l’Energie et
de l’eau doit faire le point de l’effectivité des
pompes installées dans le Mali profond.

Les
populations de ces contrées ont un besoin pressent
d’eau potable. C’est pourquoi il faut réparer les
pompes pour sauvegarder la vie des citoyens.

Tiémoko TRAORE

28 octobre 2005.