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De gros efforts sont en cours dans nos casernes, mais la pandémie du Sida ne cesse de préoccuper avec son cortège de conséquences sur l’opérationnalisation de l’armée. Pour le coordinateur de la cellule sectorielle de lutte contre le Sida du ministère de la défense et des anciens combattants, le colonel Elimane Mariko, le résultat du dépistage est déplorable.

La sensibilisation n’a pourtant pas fait défaut. Pendant ces dernières années, plus de 42 500 porteurs d’uniformes ou leur ayants droits ont été touché par des messages à l’appel à la prévention et la lutte contre le Sida.

De son côté, le coordinateur de l’ONG Family Health International (FHI), Dr. Ben Moulaye, a souligné que de 2006 à nos jours, sa structure, en partenariat avec la cellule sectorielle, est parvenue à réaliser toutes les activités consignées dans les différents plans opérationnels : 9 centres de conseil volontaire ont été créés, 300 agents formés en pair éducation.

Aussi de nombreux centres ont été rénovés et équipés, le laboratoire de Kati pour le CD4 et examens d’inclusions ont été également équipés. Des centres pilotes de PEC et PTME sont en chantier au Génie militaire de Bamako et à la caserne de Kati. Pour Dr. Ben Moulaye, la prise en charge psychologique et économique des OEV sera effective dans un bref délai. «L’armée est l’un des rares départements, avec la santé, qui ont des centres de dépistage», a témoigné le colonel Elimane Mariko, coordinateur de la cellule sectorielle de lutte contre le Sida.

Mais, il reste à constater, selon le colonel Mariko, qu’il n’y a que 7 % de ces personnes sensibilisées qui vont se faire dépister. La peur d’une stigmatisation et de la discrimination sociale ainsi que la sous-estimation des enjeux liés à la pandémie pourraient concourir à expliquer cet état de fait.

Pour leur statut et les missions qu’elles sont appelées à remplir parfois au-delà de nos frontières, les forces armées et de sécurité constituent un groupe à la vulnérabilité avérée.

Consciente de cela, la direction centrale des services de santé des armées (DCSSA) a organisé, le 19 mai 2010, une journée de plaidoyer sur la lutte contre le VIH et le Sida au sein des forces armées et de sécurité. Elle s’inscrit dans le cadre de sa quinzaine du cinquantenaire de l’indépendance qui se tient du 15 au 30 mai.

Plus d’une centaine de porteurs d’uniformes comprenant des corps de l’armée de terre et de l’air, de gendarmerie, de police sont concernés. L’administration de la DCSSA, des écoles militaires, l’inspection des armées, ainsi que la cellule sectorielle de lutte conte le Sida du ministère de la défense et des anciens combattants ont également assisté à cette journée de sensibilisation.

L’ONG Family Health International, qui met en œuvre un projet dit DOD (du nom d’une collaboration avec le département américain de la défense) pour la prévention du VIH/Sida au sein des forces armées maliennes a été un invité de marque à cette cérémonie.

Seydou Coulibaly

20 Mai 2010.