Environ 2 millions de Maliens sont établis au Ghana, d’où ils suivent avec intérêt l’évolution de la situation politique au Mali. Le déplacement des responsables du CNSP était alors une occasion pour eux de mieux comprendre ce qui se passe au bercail. Massivement, ils étaient venus à l’hôtel Peduase Valley, lundi dans la soirée, pour rencontrer le colonel Assimi Goïta et ses proches collaborateurs. L’ambassadeur du Mali, Abdoul Kader Touré, était présent.
Devant nos compatriotes établis au Ghana, le porte-parole du CNSP, colonel-major Ismaël Wagué, a soutenu que l’armée est intervenue le 18 août pour sauver la nation. Une “mission de sauvetage”, dont l’objectif était, selon lui, de “mettre en place les bases essentielles pour qu’on puisse repartir vers un Mali nouveau, à l’issue d’une transition et des élections générales”. Pour y arriver, le CNSP compte sur l’apport de tous les Maliens.
«La contribution de tout un chacun est non seulement essentielle, mais aussi vitale», a lancé le colonel-major Ismaël Wagué. L’urgence pour les militaires est de convaincre les chefs d’État de la Cedeao à lever les sanctions qui vont “surtout contre la population, déjà soumise à de rudes épreuves”. Selon lui, la quasi-totalité de la population fait confiance au CNSP. « Que les uns et les autres comprennent cela », a-t-il déclaré, tout en précisant que c’est un «contrat moral» qui lie désormais le CNSP et la population.
Pour sa part, le président du CNSP a évoqué les problèmes comme la mauvaise gouvernance, la corruption, l’insécurité qui font sombrer notre pays. Donc, a-t-il soutenu, «nous sommes intervenus pour l’intérêt supérieur du pays». Et cela sans effusion de sang. L’ambition du colonel Assimi Goïta est de poser les jalons du Mali de nos rêves. Toutes choses qui imposent une conjugaison des efforts. “Tout le monde doit se mettre à la tâche. Et cela demande des sacrifices à consentir”, a-t-il prôné, ajoutant que le Mali est notre seul patrimoine commun que nous devons sauvegarder.
Ces messages du CNSP ont rassuré nos compatriotes qui, dans leur majorité, ont accueilli favorablement la prise du pouvoir par les militaires. «Nous avons confiance en vous et à tous ceux qui sont impliqués dans la recherche de solutions à la crise malienne», a indiqué Mohamed Maïga. Pour lui, le déplacement du CNSP au Ghana, à l’invitation du président Nana Akufo Addo, prouve que leur pays d’accueil et l’ensemble de la Cedeao ont le souci du Mali.
I. D.
O. D.
L’Essor du 16 Septembre 2020