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Le collectif des syndicats de l’éducation entend observer une grève de 72 heures à partir du 16 mars prochain sur toute l’étendue du territoire national avec possibilité de reconduction. Il s’agit de la Fédération de l’éducation nationale (FEN), de la Coordination des syndicats de l’enseignement secondaire (Coses) et la Fédération de l’éducation nationale, des arts, de la recherche, des sports et de la culture (Fenarec).

Le collectif des syndicats de l’éducation a tenu, jeudi dernier, une assemblée générale d’information à l’intention de ses militants au centre culturel islamique d’Hamdallaye de Bamako où la salle de conférence a refusé le monde sacerdotal. Tous étaient dans la dynamique de la grève, du 16 au 18 mars prochains, organisée conjointement par la Coses, la Fen et la Fenarec.

La conférence était animée par Youssouf Diarra assisté par ses collègues de lutte. Le collectif de ces trois syndicats regroupe les niveaux d’enseignement primaire et secondaire public, l’enseignement catholique et l’enseignement privé communautaire de notre pays.

La présente rencontre avait pour objectif d’informer et de mobiliser leurs militants sur l’état d’évolution des négociations afin de faire des propositions concrètes. Cependant, il convient de noter que le collectif des syndicats de l’éducation est une organisation syndicale faîtière de niveau IV, comprenant aujourd’hui trois regroupements syndicaux (Fen, Coses, Fenarec) et un syndicat national le Snep pour le moment.

Le conférencier, Youssouf Diarra a mis l’accent sur les problèmes qui handicapent le syndicalisme enseignant dans notre pays, notamment le vide laissé par le démembrement partiel de la Fen d’une part et l’absence d’une voix unique dès lors qu’il s’agit de défendre l’école et la corporation d’autre part ; l’absence de solidarité et d’unité d’actions pour donner plus de punch aux actions des organisations et fédérations syndicales enfermées dans un pluralisme syndical qui a, bien sûr ses avantages, mais aussi ses faiblesses ; la lenteur de la prise de conscience des leaders syndicaux, qui n’ont pas compris que l’éducation, malgré la refonte successive des départements, est et demeure un système qui impose une nécessaire cohésion entre les enseignants pour sauver les fondamentaux interposables aux différents ordres.

Il sied de noter que la naissance du collectif est intimement liée à deux événements récents dans notre pays, notamment la mise en place du conseil supérieur de l’éducation et le forum sur l’éducation. Le conférencier a également fait le point de l’état d’avancement des négociations qui tournent autour de six dont le 3e point fait état d’un accord partiel et tous le reste constitue des points de désaccord.

Il s’agit, notamment, de la relecture immédiate du décret n°08-322/P-Rm du 09 juin 2008 fixant la composition, l’organisation et les modalités de fonctionnement du conseil supérieur de l’éducation ; le respect de la liberté syndicale dans le secteur de l’enseignement privé dans notre pays ; l’octroi d’une indemnité de logement aux enseignants du secondaire et du fondamental ; l’intégration des enseignants contractuels à la fonction publique de l’État.

Les syndicats restent catégoriques sur l’intégration des enseignants à la fonction publique de l’État ; la relecture du décret 324 portant statut particulier du personnel enseignant de l’enseignement fondamental et de l’enseignement spécial ; l’application immédiate du décret 598 des cadres organiques des Académies d’enseignement (Ae) et des Centres d’animation pédagogique (Cap).

Moussa Dagnoko

12 Mars 2010.