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pp.jpgHalima n’est donc pas une femme qui passe inaperçue. Très belle, à la limite du supportable, de cette beauté qui semble avoir été façonnée avec art et application en laboratoire pendant des années, Halima était la coqueluche de tous les jeunes du quartier Harobanda. Sa popularité avait même franchi le Pont Kennedy pour inonder la ville de Niamey.

Partout où elle passe, elle laisse sur son chemin le parfum indélébile de son charme irrésistible.

Elle avait de nombreux prétendants qu’elle enflammait et qui couraient derrière elle comme des papillons sur un rosier. Halima était donc devenue une star, une étoile convoitée, recherchée. Harouna était pratiquement le dernier prétendant et réussit comme par miracle à l’épouser au grand dam de ses concurrents qui n’en revenaient toujours pas.

La belle Halima devint donc la seconde épouse de Harouna, déjà marié à Zara. Il faut noter que les deux femmes étaient amies avant de devenir rivales. On célébra le mariage à grandes pompes. Ce que tout le monde ignorait c’est que l’atmosphère était devenue électrique dans le foyer du jeune marié. Sa première femme profitait de chaque occasion pour rendre la vie impossible à son mari. Elle le harcelait jour et nuit, le provoquait. Bref, elle avait empoisonné la vie de son mari depuis l’annonce du mariage.

Le foyer s’enflammait chaque nuit ; les voisins n’eurent plus de répit, obligés chaque fois de venir calmer le jeu.

La nuit des noces fut encore plus terrible.

Le cortège qui devait amener la jeune mariée fut surpris de constater que le portail était fermé à double tour. On envoya chercher la seconde clé chez le jeune marié non loin de là chez un de ses amis, mais la porte ne s’ouvrit pas. La première femme avait changé le serrure. Soudain on entendit une voix. Celle de Zara :  » Amenez votre jeune mariée ailleurs. Ici, elle n’est pas la bienvenue « .

Des pourparlers s’engagèrent mais en vain. Zara retourna dans la villa et s’enferma.

Las d’attendre pendant des heures interminables, le cortège nuptial se dirigea vers le domicile de l’ami du jeune marié. Harouna et sa nouvelle femme passèrent près d’une semaine loin de leur maison.

Pendant ce temps, les négociations avec la première femme s’intensifiaient. Zara finit par céder sous la pression d’une délégation de sages conduite par un de ses oncles venus du village.

La vie conjugale devint alors un vrai poison.

Les querelles succèdent aux interminables médiations des sages du quartier. Tout cela finit par lasser Harouna qui décida de mettre un terme à cette relation cahoteuse. Il répudia le même jour et en même temps ses deux épouses.

Faits Divers d’Afrique

18 mai 2007