Le ministre des Affaires étrangères du Mali, Moctar Ouane et l’ambassadeur de France au Mali, Nicolas Normand, ont paraphé hier, dans les locaux des Affaires étrangères, les documents relatifs à deux conventions de financement entre les deux pays. Elles totalisent 5,2 milliards de FCFA qui seront versés à l’ANICT pour impulser le développement local.
La première convention est financée par le ministère français des Affaires Etrangères à travers le Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP) pour un montant de 2.500.000 euros, soit environ 1.639.892.500 FCFA.
Elle vise, dans le cadre de l’exécution du projet « poursuite et renforcement du co-développement au Mali », la promotion des initiatives porteuses de développement, à travers la mobilisation des moyens et des compétences des migrants maliens installés en France.
Recommandé par le comité franco-malien sur les migrations réuni à Paris en juin 2005 et par l’évaluation finale, le projet a pour finalité la contribution au développement social et économique du Mali, notamment dans la région de Kayes dont l’économie dépend largement de l’apport des migrants, en valorisant les apports économiques, sociaux, intellectuels et culturels de la diaspora.
Ce projet a quatre composantes opérationnelles : la mobilisation des compétences de la diaspora hautement qualifiée, le développement local dans les zones d’origine, la valorisation de l’épargne et des initiatives économiques et la jeunesse et citoyenneté.
Pour Nicolas Normand, le Mali est le seul pays qui a su donner un contenu concret au concept du co-développement qui consiste en la mobilisation des apports intellectuels, humains et financiers des migrants pour le développement de leur pays d’origine. Selon M. Normand, l’expérience est très enviée et l’Union européenne entend s’en servir pour les autres pays africains.
Cette forme de coopération, depuis la table ronde de Kayes en 1997, a permis d’appuyer 300 projets de création d’entreprises dans le domaine de la réinsertion économique, 120 missions pour le transfert des compétences et l’enseignement supérieur via le projet Tokten, 22 projets dans le domaine de l’éducation, la santé et l’hydraulique.
Aussi, indique l’ambassadeur de France, il a permis la mobilisation de 600 millions de FCFA auprès de la diaspora malienne en France en complément des 1,7 milliard de FCFA la Coopération française.
La seconde convention porte sur un montant de 5.500.000 d’euros soit l’équivalent de 3.607.763.500 FCFA. Financée par l’Agence française de développement (AFD), elle s’inscrit dans le cadre de la phase 2 du Programme national d’appui aux collectivités territoriales (PNACT II) couvrant la période 2006-2011.
Elle a pour objectif principal de consolider le processus de décentralisation en développant les capacités et les activités des collectivités locales dans le domaine du développement économique durable, notamment en 3ème région et dans le cercle de Yélimané.
Le projet atteindra cet objectif en aidant les collectivités à concevoir et mettre en œuvre des actions de développement économique et de gestion des ressources naturelles, améliorer la gestion et la prise en charge des investissements réalisés, renforcer les capacités de l’Assemblée régionale, améliorer l’incidence des actions des collectivités sur la réduction de la pauvreté et des inégalités.
Il faut rappeler que pour la première phase, les concours de la Coopération française ont totalisé 7,5 milliards de FCFA.
En tout cas, pour le ministre Moctar Ouane, par ces interventions, la France réitère sa disponibilité à aider le gouvernement du Mali à honorer ses engagements vis-à-vis des populations.
Youssouf CAMARA
16 mars 2006.