Au jour d’aujourd’hui, certains partis politiques n’ont pas leur mot à dire. D’une part, ils se sont déclarés en 2002 ( la plupart d’entre eux) du camp du président ATT. Ce dernier ne pouvait que se féliciter de ces voix : avait-il besoin d’une majorité pour se hisser au pouvoir au milieu des partis politiques ?
D’autre part, le nouveau schéma assorti des dernières tractations sont plus favorables à ATT, qu’en 2002. De ce fait, l’ADEMA, le plus grand parti politique du Mali et ex-détenteur du pouvoir a décidé de se rallier à la mouvance présidentielle.
Cette dernière compte désormais près de la moitié de l’électorat malien tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Rappelons qu’elle compte outre le PASJ, le Mouvement citoyen (dont on ne maîtrise pas la taille car on ne sait pas qui ne fait pas partie dans son entourage), le PCR ( partie qui pourrait surprendre) et l’ACC. Où est donc la place des petits partis?
En effet, après les élections de 2002, les petits partis politiques se camouflent dans des regroupements ou partis politiques. A titre d’exemple, l’URD en a dévoré quatre (UDR, MC-CDR, PMDR, CND). D’autres se trouvent à espoir 2002 (qui ne vit aujourd’hui que de nom) et à l’ACC.
Certains partis n’ont plus leur raison d’être et méritent purement d’être dissous pour plus de respect à la classe politique malienne. On peut citer comme exemples l’UDD, le PUDP, le MDD, le RDP, le FAMA, le PEI, le PDA, le PARI, la COPP.
En réalité, la plupart d’entre eux ne vivent que sur du papier, tout étant lié à un seul homme. Ces partis, bien que se réclamant de telle ou telle tendance politique, leur présence et leur absence dans ces regroupements sont pareilles.
Par ailleurs, tout se corse pour ces partis, car les quelques militants qui y flottent seront obligés d’aller chercher ailleurs de la promotion sachant que le parti ne peut rien dans ce sens. Cependant certains partis de petite taille tiennent bon de par leur lisibilité politique.
PARTIS RESPECTABLES
Le changement de la donne politique, le manque d’élus nationaux et le faible taux d’élus communaux n’ont pas changé leur ligne de conduite. Il s’agit entre autres du BARA, du RDS du PECSAM du parti SADI, de l’UMP.
S’agissant du BARA, malgré tout ce qu’on reprochait à son président, notamment de courir derrière des postes de responsabilité, il s’est réclamé de l’opposition. Ces critiques à l’endroit du régime donnent généralement matière à réflexion.
Quant au RDS du professeur Younouss Hamèye Dicko, il ne se proclame pas de l’opposition, mais tend une oreille attentive pour dire non au moment opportun. La respectabilité de ce parti est en majeure partie due à l’estime, au charisme et au statut de son premier responsable.
Le parti SADI demeure une voix contestataire malgré la présence de son président au gouvernement. Ce parti s’est fait beaucoup remarquer sur le problème des paysans de l’Office du Niger.
A l’instar du RDS, l’UMP dispose aussi de cadres intègres bénéficiant du respect de nombre de politiques maliens. Le PECSAM se réclame aussi de l’opposition. D’ailleurs il a été le premier à dénoncer l’organisation de la biennale avec des moyens pompeux pendant que le peuple meurt de faim.
En effet, les grands partis politiques se renforcent davantage et la majorité d’entre eux ne sont pas opposés au pouvoir ATT. Ce qui est de nature à écraser les petits partis. Rappelons qu’il y a plus de 90 partis politiques au Mali malgré les fusions.
N’est ce pas un excès ? Malgré la stabilité politique, la multiplicité des partis n’est pas de nature à grandir la démocratie malienne citée pour son unicité.
Salifou BANGALI
13 octobre 2005.