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La fin des élections générales de 2007 marque le début de la reprise des activités au plan politique. En effet, si l’on admet que la période électorale est celle d’activités politiques intenses, force est de reconnaître que l’après élections est aussi un moment de tractations et de repositionnement. La situa­tion qui prévaut aujourd’hui dans l’arène politique ne dément pas ce constat.

Ainsi, depuis la proclamation des résultats définitifs des élections législatives par la Cour Constitutionnelle, il y a un grand remue-ménage au sein de la classe politique. Les raisons en sont très simples: nous sommes au moment des tractations et concertations des acteurs politiques en vue de la mise en place du bureau de l’Assemblée Nationale.

Cette étape est décisive pour les perspectives politiques. Il s’agit de la formation du gouverne­ment et des perspectives du jeu politique pendant le second mandat du président Amadou Toumani.

UN MANDAT QUI S’ANNONCE DIFFICILE

Ce mandat, il n’est un secret pour personne, s’annonce déjà très difficile pour deux raisons : une opposition en gestation à laquelle s’ajoute le renaissance de la rébellion dans le septentrion malien.

Ce sont là deux questions fondamentales qui pourraient devenir préoccupantes pour le pouvoir qui doit pourtant faire face à une panoplie de préoccupations des populations prise en compte dans le cadre du PDES du président Amadou Toumani Touré pour son second mandat dont l’approvision­nement régulier des populations en denrées alimentaires à des prix à la hauteur du pouvoir d’achat de la majorité écrasante de la population, la multiplication des opportunités d’emploi pour les jeunes, une meilleure prise en charge socio-sanitaire, notamment des couches sociales les plus vulnérables.

Au regard de toutes ces préoccupations des populations mais aussi des pouvoirs publics, il reste entendu que le second mandat du président Amadou Toumani Touré ne sera pas de tout repos. Heureusement que déjà, depuis le premier mandat, inlassablement il était sur le terrain tant pour la mise en oeuvre de ses projets de développement que pour l’inaugu­ration des ouvrages réalisés pendant cette période et à juste titre.

QUELLES PERSPECTIVES POUR LES PARTIS DU FDR?

Pourtant déjà à cette période, malgré que nous étions encore dans un contexte de gestion consensuelle des affaires publiques, le président de la République a été la cible de plusieurs acteurs politiques dont ceux du FDR qui ont tenté de convaincre, mais vainement l’opinion publique nationale qu’ATT aurait adopté une attitude déloyale à leur égard. En fait, les allusions faites à des campagnes électorales prématurés n’étaient que du vent, et la Cour Constitutionnelle saisie à cet effet l’a confirmé.

En fait, il s’agissait ni plus ni moins que des inquiétudes exprimées par des acteurs politiques en mal de popularité, donc d’audience auprès de la population, des électeurs potentiels. Ainsi, logiquement, ceux qui ont tout mis en oeuvre non pas pour battre ATT à travers les urnes, mais pour tenter de le dénigrer, de le discréditer auprès de l’opinion publique nationale afin de le déstabiliser sont voués à l’opposition politique, à moins qu’ils se dédisent ou prennent leur retraite politique.

LA BATAILLE POUR LE PERCHOIR DIVISE LA CLASSE POLITIQUE

Leur participation à l’action gouvernementale surprendrait et pourrait même être à l’origine de mécontentement pour ceux qui, en toute loyauté, responsabilité, ont consenti le risque et le sacrifice de soutenir à visage découvert la candidature du président Amadou Toumani Touré. Tout compte fait, le remue-ménage en cours permettra d’apporter de la lumière sur les relations futures au sein de la classe politique. C’est d’ailleurs à cela que les acteurs politiques s’attèlent depuis un certain temps. Les tractations pour la formation du bureau de l’Assemblée Nationale s’inscrivent aussi dans ce cadre.

LES FORCES EN PRESENCE

A ce niveau, plusieurs forces sont en présence et il y a déjà l’imminence de fissure de l’ADP qui est la mouvance présidentielle. En effet, dans le cadre de l’ADP, il n’y a pas l’unanimité au sujet du perchoir. En effet, l’Adéma et l’URD qui ont eu le plus grand nombre de députés à l’issue des élections législatives de 2007 entendent distribuer les cartes à l’Hémicycle.

Ainsi, de plus en plus, c’est un flou artistique qu’on entretient autour de l’entente qui serait scellée entre les deux plus grands partis de l’échiquier politique national. Tantôt on dit qu’ils sont d’accord, tantôt qu’ils ne le sont pas. Le président de l’Adéma Dioncounda Traoré se bat pour le perchoir; à l’URD également il y avait des velléités dans ce sens. Ce qui a compliqué la situation pour l’Adéma, c’est le fait que Mahamadou Cissé est aussi très intéressé, par le poste de 1er questeur.

L’ADP DIVISE

D’autre part, pendant ce temps, on enregistre d’autres candidats dont Me Kassoum Tapo, et Me MountagaTall. Certains avaient cru que la bataille pour le perchoir était 1’affaire exclusive des partis qui ont eu le plus grand nombre de députés.

Mais, avec l’évolution de la situation, on aura compris que cela n’était pas exact. En effet, depuis un certain temps, il est beaucoup question de la candidature de ces deux avocats au perchoir. Selon certaines sources, Me Tall aurait de son côté près de 80 députés.

Combien y en a-t-il du côté de Me Kassoum Tapo? Quelles sont les relations entre ces deux candidats et les candidats indépendants? Ce sont là quelques questions dont les réponses apporteront de la lumière sur les perspectives politiques. Mais d’ores et déjà, il ne fait aucun doute qu’il y a de l’électricité dans l’air à l’ADP.

Moussa SOW

30 août 2007.