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Le District de Bamako doit subir un chamboulement dans la circulation à partir de 2009. Un nouveau schéma basé sur la séparation des flux est proposé par le second projet sectoriel des transports dont le lancement a eu lieu le 11 mars dernier. Financé à hauteur de 52,5 milliards de F Cfa par la Banque mondiale (85 %) et l’Etat malien (15 %), l’exécution de ce projet doit durer 5 ans.

La Banque mondiale, à travers l’Association internationale pour le développement, a mis à la disposition du gouvernement malien un crédit de plus de 45 milliards de F Cfa pour le financement du second projet sectoriel des transports. Ce crédit est prévu pour être remboursé sur une période de quarante ans, y compris un différé de dix ans.

L’Etat doit financer 8 milliards dans le cadre de l’exécution de ce projet. Il vise l’entretien des pistes rurales, la réhabilitation de routes en terre, la construction et la réhabilitation des quais le long du fleuve Niger dans quatre localités du pays (Diafarabé, Dioro, Konna et Ténénkou).

Aussi, la construction d’une circulaire autour du centre ville de Bamako, la réhabilitation du boulevard du peuple et l’aménagement de rues du centre-ville sont prévus.
Le second projet sectoriel des transports envisage, au-delà de l’espace rural, le réaménagement du système de transport de la ville de Bamako.

Le boulevard du peuple sera réaménagé sur 1,3 km avec trois bandes de roulement, dont un pour le trafic de bus de grande capacité et deux pour le trafic des autres usagers. Il est également prévu deux passerelles pour piétons et des trottoirs. La ville de Bamako sera dotée d’un boulevard circulaire d’environ 4,8 km destiné aux minibus.

La réorientation de certaines rues affectées par les activités de construction, le développement de liaisons et passerelles piétonnières, la reconversion de certaines routes à double sens de circulation en route à sens unique sont également envisagés.

On retient que le système actuel de transport de la ville de Bamako ne correspond plus aux besoins de la population sans cesse croissante avec une forte mobilité des personnes. Ainsi, ce projet propose un nouveau schéma basé sur la séparation des flux (voitures personnelles, transport en commun, charrettes à bras et piétons), la restructuration du transport en commun.

La réalisation de ces travaux, dont le démarrage est prévu pour 2009, entraînera inévitablement un déplacement massif de commerçants du secteur informel. Cette situation doit engendrer inévitablement des risques socioéconomiques liés au déplacement des usagers qu’il faut gérer par l’information, la sensibilisation ou la formation des chauffeurs, des commerçants et autres usagers qui seront éventuellement touchés par la mesure.

Le projet prévoit également la réhabilitation d’une section de 210 km de la route Kati-Toukoto-Bafoulabé (régions de Kayes), une section de 140 km de la route Bandiagara-Douentza-Bretelle-Tong-Tong (région de Mopti). L’entretien des pistes rurales concerne environ 1800 km repartis entre la zone CMDT, la zone OHVN, la route Dioïla-Sorokoro-Fana, etc.

Ce projet, avant son adoption par l’Assemblée nationale en novembre 2007, avait été vigoureusement critiqué par des députés dans certaines de ses composantes. En fait, pour la réhabilitation d’écoles, la construction de centres de gestion des coopératives, de formation et de magasins communautaires, des députés ont soutenu que ces volets n’étaient pas nécessaires dans un projet de promotion du transport.

Selon eux, le désenclavement du pays reste un défi et ces volets en question sont du domaine de départements autres que celui de l’équipement et des transports.

Seydou Coulibaly

14 mars 2008.