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En plus des banquiers, le ministre des Mines semble se fermer au projet de Cimenterie du Mali à Dio.

Wacem, West African Cement, une société appartenant à M. Motoparti Prasat, un Indien, a développé une expérience dans le domaine de la cimenterie en Afrique de l’Ouest, puisque la société indienne est déjà au Togo, au Ghana, au Burkina et au Niger bientôt. Elle vient de créer en joint-venture avec l’Etat malien, la Diamond Cement Mali (DCM), qui a pour mission de valoriser les riches gisements de calcaire du Mali et qui dorment depuis notre première expérience malheureuse de 1963.

Ils sont cependant nombreux nos compatriotes qui ne voient pas d’un bon œil le projet des cimenteries de Wacem. Parmi ceux-ci, certainement le ministre des Mines. En effet, à la pose de la première pierre, le président ATT a promis à DCM de lui donner le site de Djikoye.

Le site de Djikoye, ancien gisement exploité par la Cimenterie de Diamou est à seulement 5 km d’Astro, le site de DCM. Et Djikoye a une réserve de près de 5 millions de tonnes de calcaire. L’attribution de ce site à Diamond Cement Mali devrait permettre de renforcer sa capacité de production, pérenniser davantage l’exploitation et contribuer à résorber le chômage sur une plus longue durée.

Une mafia du ciment

Depuis la promesse du président, DCM a introduit le permis de recherche et la direction nationale de la géologie et des mines (DNGM) a monté le dossier de permis d’exploitation. « Depuis 5 mois, ce dossier est sur la table du ministre des Mines qui ne veut pas signer », ajoute une source proche de la DNGM, qui explique la volte-face du ministre par « des pressions internes ».

En effet, le ministre était parmi ceux qui bousculaient DCM, avant de se rétracter subitement. Nos sources voient encore là, la main de Vicat qui convoite cette mine. La Société des ciments Vicat est une entreprise cimentière française, n°3 du marché derrière Lafarge et Ciments français/Italcementi qui intervient beaucoup au Sénégal.

Selon une note envoyée à un fournisseur indien, Vicat, qui voudrait cette réserve, y voit là un bon moyen pour approvisionner en calcaire ses usines du Sénégal, mais également pour précipiter la fin des usines de DCM pour qui, cette mine est vitale.

La question que l’on doit se poser est de savoir si le Mali doit juste rester un marché de consommation, d’écoulement ?

Car, au lieu d’installer au Sénégal des usines qui produisent plus que la capacité de ses pays, pourquoi Vicat ou même Lafarge ne sont jamais venus faire travailler directement les Maliens ? Surtout que de source sûre bien avant les Indiens, ces sociétés avaient été démarchées directement par le président ATT avec des offres alléchantes qui ne les ont pourtant pas fait venir ?

A suivre…

Alexis Kalambry

01 Juin 2010.