En somme, la reprise ne s’annonce pas pour les seuls écoliers, les parents sont sur des brèches en cette période où la conjoncture financière est tout sauf un allié pour eux.
En effet, l’argent se faisant rare dans le pays, les chefs de famille sont appelés à faire preuve «d’initiatives créatrices» pour supporter les charges familiales. Puisqu’ils n’ont nullement droit à la démission.
Imaginez un peu le calvaire de ce parent qui doit procéder à l’inscription d’une demi-douzaine d’enfants, payer leurs fournitures scolaires et ceux de ses enfants déjà à l’école, acheter des habits ou encore la tenue scolaire et…
La rentrée coïncidant cette année avec le début du Ramadan, c’est dire que ce mois d’octobre est parti pour être particulièrement rude. Surtout avec la crise alimentaire qui continue malgré les dispositions prises ça et là au niveau gouvernemental pour l’endiguer.
La spéculation s’étant installée au coeur de nos marchés, certains opérateurs feront durer la pénurie autant qu’ils peuvent afin de tirer le maximum de bénéfices de la crise.
Le malheur de la majorité fera alors le bonheur d’une poignée d’opérateurs soutenus par des complices tapis en haut lieu. Le système est déjà bien huilé pour que les discours et autres mises en garde puissent servir à quelque chose.
Revenons à l’école. Avec la nouvelle rentrée scolaire le voeu de tous les Maliens est que notre école renoue avec le travail, la quiétude et la performance qui l’ont jadis caractérisé.
La signature d’un accord de partenariat signé au mois de juillet dernier entre tous les acteurs de l’Education est en soi une bonne chose…
Seulement voilà : il s’agira pour les acteurs et tous les acteurs de jouer le jeu en vue d’une application effective de cet accord. A défaut, le retour à la case départ est assuré.
Aussi cet accord ne servira à rien tant que certains problèmes cruciaux du système éducatif malien ne trouvent pas de solution.
Il s’agit du problème d’infrastructures ; du fonctionnement même de nos établissements d’enseignement (du primaire ou supérieur) et surtout de celui des enseignants.
L’illustration vient de l’Ensup et de la Flash (Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines) où les notes des étudiants sont prises en otage depuis quatre mois par les professeurs suite à un préavis déposé le mois de mai dernier par le syndicat de l’enseignement supérieur.
Dans le lot des doléances de l’organisation syndicale, figure en bonne place la rémunération des tâches liées aux examens. C’est dire que l’année académique écoulée est toujours bloquée au niveau de ces deux établissements universitaires. Au grand dam des autorités.
Ainsi, le grand défi qui demeure pour l’école malienne, c’est la stabilité tant au niveau des écoles de base qu’au niveau des écoles secondaires, et supérieures. Alors en route pour… l’école.
C.H Sylla
30 septembre 2005.