L’Union est toujours sous le choc de la situation déplorable en Côte d’Ivoire. Dès son retour à Bamako, le président de la République a pris une partie des sanctions : le limogeage des responsables de la sécurité. La sanction a longtemps été commentée, certains la trouvant disproportionnée par rapport à la faute tandis que d’autres l’approuvaient sans réserve, estimant que la sécurité n’a pas de prix.
La succession aux remplaçants a également suscité beaucoup d’interrogations. Qui seront les futurs responsables de la sécurité ? Le temps pris par le chef de l’Etat, une semaine, pour répondre à cette question en disait long sur le désarroi des autorités. Finalement deux officiers, et pas des moindres, ont été choisis pour diriger la police et y introduire un peu d’ordre, de discipline et d’efficacité ; ces missions seront commandées au nouveau directeur général de la gendarmerie, un colonel ; la «piscine» quant à elle, aura pour maître-nageur, un enfant du sérail, un autre militaire qui héritera de la manne à «Man».
Reste à savoir certaines choses : à quand les sanctions contre le ministre de la sécurité dont relèvent policiers et gendarmes ? Et les responsables civils, sortiront-ils indemnes de l’orage ? D’autres têtes couronnées ne manqueront pas de perdre leur couronne. En tout cas le chef de l’Etat est encouragé en cela par l’ensemble de la classe politique dont la réaction a été vive et indignée suite aux casses.
Les politiques ont demandé à ATT de sévir avec la dernière rigueur contre les fauteurs de troubles, les chercher, les trouver et les sanctionner. Ils ont juste oublier, ces pudibonds, que «les marches cassifiques» sont une invention de leur crû.
Aujourd’hui, ils ont certainement raison de pleurer sur le sort, peu enviable, de leur consensus mais ils auront encore plus raisons de se poser des questions sur les causes profondes et le sens réels des événements du 27 mars 2005 au lieu de s’accrocher à un unanimisme désuet.
Ce consensus est d’ailleurs menacé car le parti politique qui y tient le plus est entrain de se diviser, une fois de plus, à propos d’un meeting de soutien à ATT confronté à cette douloureuse épreuve.
Le souverain pontife a rendu l’âme au terme d’une longue, digne et courageuse lutte contre la maladie, au terme d’une vie marquée par un combat permanent contre l’injustice, les exactions, l’arbitraire, les excès et autres abus ; un combat perpétuel pour l’amour, la stabilité, la cohésion et la paix sociale. Premier pape slave de l’Histoire, Karol Wojtyla le Polonais aura été le pape le plus politique et le plus engagé à défendre les causes nobles. C’est ce qui l’a amené à parcourir des centaines de milliers de kilomètres, faisant de lui le pape le plus voyageur. Le monde a perdu en lui un grand pacifiste.
Ch. A Tandina
8 Avril 2005