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Le mois du jeûne est toujours propice à la spéculation. Durant les premières semaines du ramadan, il y a la ruée sur les denrées de première nécessité (riz, sucre, lait…).

Dans l’objectif de préserver les intérêts des consommateurs, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Dr. Choguel Kokala Maïga a rencontré le 30 septembre dernier des opérateurs économiques pour faire le point de la situation des denrées, notamment les stocks dont dispose le pays.

Avec les céréaliers, le prix plafond du kg du riz importé a été fixé à 280 F CFA maximum le kilogramme. Le kilo du sucre, lui, sera cédé au consommateur à 390 F CFA.
Aux dires du ministre, les rentrées de denrées au 20 septembre étaient de l’ordre de 18 000 tonnes pour le maïs, 90 205 pour le riz.

Neuf mille tonnes de sucre au niveau de Sukala vont être déstockés… Toutes choses, selon lui, qui devront permettre de couvrir le ramadan. Pour le ministre Maïga, rien ne justifierait une quelconque spéculation en cette période la plus sensible eu égard aux quantités de céréales et de sucre introduits ou en voie de l’être.

Après la carotte, le bâton ?

De toute façon, pour prévenir des débordements sur le prix des produits de consommation de première nécessité, le gouvernement a pris une série de mesures. Il en est ainsi de l’instruction donnée à la douane de donner la priorité aux denrées de première nécessité, en les dédouanant en premier lieu.

De même, des instructions vont être données dans les régions, pour qu’elles s’en tiennent aux prix plafonds (280 F CFA riz importé et 390 F CFA pour le sucre), arrêtés par le ministre de l’Industrie et du Commerce de commun accord avec les opérateurs économiques.

Le ministre a mis en garde les contrevenants qui, a-t-il averti s’exposeront à des sanctions. Convaincu qu’avec l’approvisionnement du marché, les prix pourront être tirés vers le bas, il a donné des apaisements aux inquiétudes soulevées par les importateurs.

L’on peut penser que le ministre est vraiment décidé à faire droit aux consommateurs et à sévir contre les récalcitrants après la fixation administrative des prix, mais il y a lieu de douter que Choguel Maïga, après avoir presque fait l’apologie d’ennemis du pays, puisse décider du jour au lendemain de les vouer aux gémonies.

Toujours est-il que le ministre de l’Industrie et du Commerce dédaignera toujours quitter le confort douillet de son bureau pour s’enquérir de la réalité du marché. Hélas !

Mohamed Daou

03 octobre 2005.