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« Nous allons finir d’examiner bientôt une copie du code que les députés nous ont remise »

Dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 février les fidèles musulmans de notre pays ont célébré dans la ferveur populaire le Maouloud qui consacre la date anniversaire de la naissance du prophète Mahomet(PSL). La question du Code des personnes et de la famille dont le sujet est de moins en moins abordé depuis son renvoi à l’Assemblée nationale pour une seconde lecture s’est invitée au débat au cours du prêche organisé par le guide spirituel de l’association musulmane Ançardine, Chérif Ousmane Madani Haïdara.

Selon lui, la question du Code n’est pas occultée. Elle reste toujours d’actualité. A preuve, dira t-il, nous avons reçu des élus de la nation, une copie du Code, que nous sommes en train d’examiner. Nous allons y porter nos remarques avant de la remettre aux députés.

C’était en présence de certains députés dont les honorables, Mountaga Tall, Zanké Fané de la région de Koulikoro, Haidara élu de la région de Ségou, du Directeur national de la jeunesse, Drissa Guindo. Une façon pour le prêcheur Haidara d’indiquer que le projet du Code des personnes et de la famille connaitra une certaine évolution dans les jours à venir. Cela tout en tenant compte des remarques faites par les milieux religieux et par les notabilités du pays.

Auparavant, Chérif Ousmane Madani Haïdara s’était prêté à chaud aux questions d’une ONG belge combattant la pratique de l’excision, qui avait fait le voyage de Bamako pour recueillir les avis du prêcheur. Le responsable de cette ONG est parti du constat que dans le monde près de 90% de musulmans n’excisent pas. Alors que dans certaines ethnies, cette pratique est une obligation. Est-ce un droit d’exciser une femme ?, s’est -il interrogé.

Le prêcheur Haidara de préciser qu’on ne peut pas parler au nom de l’islam sans des preuves qui pour la plupart, reposent, sur la charia. Pour les tenants de certaines écoles et de certains courants religieux, c’est une obligation pour l’homme et la femme d’être circoncis et excisée.

Pour les tenants de la charia, la circoncision est une obligation pour l’homme. Toujours selon les tenants de la même école, l’excision fait partie intégrante de la sunna, rapporte le prêcheur Haidara, qui ajoute que l’excision ne fait pas de quelqu’un un athée encore moins que cette pratique ne fait d’une personne un fervent musulman.

Par ailleurs, Chérif Ousmane Haïdara a aussi abordé d’autres sujets relatifs à la justice, à l’insécurité et aux enlèvements d’enfants, aux catastrophes naturelles (tremblements de terre, inondations) etc.

Il a plaidé pour l’humilité, la solidarité et la générosité, des traits de caractère qui nous permettent d’assurer l’équilibre social. Plus nous nous assistons les uns les autres, plus Dieu demeure plus regardant envers nous.

Il est à noter que ce sont des milliers de fidèles qui ont pris d’assaut les 25 000 places du stade Modibo Kéita rempli comme un œuf. Les participants à cette fête du Maouloud sont venus du Cameroun, du Togo, de la RCI, du Burkina Faso, de la RDC, du Gabon, de la Guinée Bissau, de la Mauritanie, du Congo Brazzaville, de la Guinée Conakry, du Liberia, du Niger, du Nigeria, de l’Angola, du Sénégal, de la France, d’Italie, d’Espagne et des USA.

Abdoulaye DIARRA

01 Mars 2010.