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Réorganisation de la chaîne de commandement, équipement et formation des hommes ainsi que des mesures visant à motiver la troupe : le gouvernement Cheick Modibo Diarra, semble-t-il, ne lésine pas sur les moyens pour faire face à la situation d’insécurité qui s’est installée dans le nord du pays.

Nommé le 24 avril 2012, le gouvernement tend vers son troisième mois de service qui, selon le premier ministre, n’a été consacré qu’à des «tâches ingrates» : subvention sur les semences et les intrants au titre des préparatifs de la campagne agricole 2012-2013, paiement régulier de salaires des travailleurs, assurance de services de santé, d’eau et d’électricité, etc. Le gouvernement peut également se prévaloir de la poursuite des cours et la tenue des examens dans tous les ordres d’enseignement.

Il faut dire que la mission essentielle qui avait été confiée à l’équipe gouvernementale à savoir la libération des régions nord occupées par des mouvements armés n’a été qu’insuffisamment pris en compte aux yeux de la population.

Sur ce point, le gouvernement a élaboré une «feuille de route» pour la transition soumise à l’appréciation de l’Assemblée nationale. Cet agenda gouvernemental comprend donc sa volonté de libérer les territoires occupés. Reste à savoir comment !

Dans un périple qui l’a conduit au Burkina Faso, au Niger, en Mauritanie, au Maroc, en Algérie et en France, Cheick Modibo Diarra a tenté de rallier les partenaires du Mali à sa position qui reste pour le moment non identifiée par l’opinion nationale. Partout où il a été, le Dr. Diarra dit avoir exprimé le vœu d’une assistance multiforme. Le dialogue est mis en avant mais le gouvernement, selon le premier ministre, ne se fera pas surprendre par la guerre.

«Nous avons dit que nous sommes ouverts à la négociation avec la participation de toutes les communautés originaires du Septentrion. En même temps, nous nous préparons minutieusement à l’option militaire» a fait savoir Cheik Modibo Diarra dans une adresse à la nation, le lundi 16 juillet 2012. La baisse du moral de la troupe soutenue par une insuffisance d’équipements de l’armée malienne ont précipité l’avancé des rebelles entre janvier et avril.

Une éventuelle offensive nécessite aujourd’hui une réorganisation de la chaîne de commandement, la procuration d’un équipement militaire adapté et une formation accélérée des corps de l’armée nationale. Ces tâches qui doivent être couplées à des mesures visant à motiver les soldats s’annoncent ardues. Mais le premier ministre veut y croire. Et les acteurs politiques, à son avis, ont l’obligation de s’unir pour léguer aux générations futures le pays «avec des frontières intactes».

Seydou Coulibaly

19 Juillet 2012

©AFRIBONE