Partager


Les Echos : Qu’est ce que la grippe aviaire ?

Cheick Diop : La grippe aviaire où grippe du poulet est un virus de la famille des orthomyxoviridae qui comprend plusieurs genres dont influenza virus A, semblable à celui de l’influenza de l’homme. Celui-ci est divisé en sous-types parmi lesquels les sous-types H5 et H7. Cette infection peut toucher presque toutes les espèces d’oiseaux, sauvages ou domestiques. Elle peut être susceptible d’entraîner une mortalité extrêmement élevée dans ces espèces.

Les Echos : L’homme peut-il être contaminé ?

C. D. : Le virus ne se transmet qu’exceptionnellement de l’animal à l’homme. La transmission se fait par voie aérienne, lors de contacts étroits, prolongés et répétés avec des déjections ou sécrétions d’animaux infectés ; qu’ils soient vivants ou morts. Une pandémie humaine ne surviendrait que si le virus mutait pour devenir contagieux pour l’espèce humaine.

Les Echos : Quels sont les signes de la grippe aviaire chez l’homme ?

C. D. : Les symptômes de la grippe aviaire chez l’homme sont d’abord comparables à ceux d’une grippe banale, puis des troubles respiratoires graves apparaissent rapidement et peuvent entraîner la mort.

Les Echos : Quelles sont les zones de mouvement d’oiseaux migrateurs identifiés au Mali ?

C. D. : D’après une étude que nous avons menée en 2005, les différentes zones écologiques et leurs lieux d’observation sont le delta intérieur du Niger (lac Debo, Walado, lac Korientzé). Walado-Est, Sud, Ouest, Youwarou, Tialdé Baie, Akka Sobé. Nous avons aussi le Delta mort (zone agricole aménagée de l’Office du Niger). Les lieux d’observations sont Niono, N’débougou, Koyancoura, Diabaly, Molodo. Les espèces que nous avons recensées sont les linicoles (vanneux, pluviaris), les canards… Suite à l’étude, nous avons identifié les mois de janvier, mars, juillet, septembre, octobre, novembre comme périodes de migration vers le Mali. Les migrateurs palés arctiques arrivent au-delà du Sahara à partir du début novembre. Et ces migrateurs viennent d’un peu partout à travers le monde.

Les Echos : Est-ce que la consommation de volailles aujourd’hui représente un danger ?

C. D. : La consommation de volailles de poulets, canards, et autres volailles ainsi que des œufs ne présentent aucun risque. Notre pays ne présente aucun risque de contamination de la grippe aviaire. Les autorités ont pris les devants en mettant sur pied des mesures préventives contre le mal.

Les Echos : Quelles sont ces mesures prises par le gouvernement ?

C. D. : Tout d’abord, je précise que les stratégies de lutte contre l’influentza reposent essentiellement sur le diagnostic, la sensibilisation, l’hygiène. À ce jour, aucun traitement n’a été validé. Le 10 février dernier, le gouvernement a pris un arrêté portant interdiction temporaire d’importation des oiseaux domestiques, sauvages, des œufs destinés à la consommation, des plumages d’oiseaux, des matériels pathologiques ou suspects et produits non traités par un procédé assurant la destruction du virus de la grippe aviaire.

Propos recueillis par
Amadou Sidibé

14 février 2006.