La rencontre de Ouagadougou entre transporteurs et experts de l’Uémoa sur l’application de la charge à l’essieu s’est achevée le vendredi 19 mars. Les transporteurs devront se soumettre au péage le 1er juillet.
La grève des syndicats de transporteurs maliens contre le péage et les tracasseries routières avait été levée pour faire place aux négociations de Ouagadougou, qui se sont tenues les 18 et 19 mars.
L’opérateur économique Bakoré Sylla avait mis la main à la poche en mettant une caution de 50 millions de F CFA à la disposition du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR) pour payer les charges du péage sur la période du 15 au 31 mars 2010.
Les conclusions de la rencontre du Burkina à laquelle ont participé les ministres des Transports des pays de l’Uémoa ainsi que les syndicats et conseils des chargeurs, les experts de l’Uémoa, n’ont pas pu dissiper totalement le malentendu. Le point de discorde fondamental qui porte sur la remise en cause du péage, n’a pas été vidé à la satisfaction des camionneurs.
La charge à l’essieu de 11.5 tonnes verra son application le 1er juillet 2010. Ce qui n’est pas du goût des transporteurs équipés de camions de 60 tonnes et plus, qui craignent un renchérissement du coût des produits de première nécessité. Les syndicats de transporteurs sont surtout obnubilés par l’inapplication du péage dans les ports de Dakar, Abidjan et Lomé qui sont pourtant des pays membres de l’Uémoa.
Mais ces cas sont jugés comme des concurrences entre des ports avec une mauvaise expérience vécue par les ports du Ghana et qui a fait fuir des camions en direction des ports qui n’appliquent pas encore la mesure.
Pour les ports qui traînent encore les pieds, la réunion de Ouaga leur a signifié le délai du 31 décembre 2010 pour s’exécuter.
Un moratoire de deux ans a été demandé par les autorités maliennes en faveur des camions citernes et d’autres transporteurs qui se sont équipés récemment de types nouveaux de véhicules.
Les experts, selon les informations qui nous sont parvenues de la capitale du Burkina Faso, ont fait peser l’argument selon lequel il en va de l’intérêt de tous les pays de sauvegarder son patrimoine routier. Et cela est une exigence de l’Union européenne, le principal bailleur de fonds intervenant dans la construction des routes.
Au plus fort de la crise ivoirienne en 2002-2005, le Mali avait été épargné par la rupture de stocks, grâce à l’époque au Conseil malien des chargeurs (CMC) dont le président Amadou Djigué avait usé de son poids pour éviter les rackets et autres tracasseries aux chauffeurs maliens dans les zones de rébellion.
En temps de paix et sur notre propre territoire, il est mal aisé d’apprendre que les barrières de sécurité servent à délester les chauffeurs de leurs derniers sous sans reçu.
La rencontre de Ouaga a également parlé de cet aspect en renvoyant chaque pays à l’application stricte des textes communautaires contre les agents de sécurité qui se rendent coupables de tracasseries routières.
Le péage étant une obligation pour maintenir nos routes en vie, la lutte contre les tracasseries routières n’est pas de la mer à boire pour nos autorités.
Abdrahamane Dicko
22 Mars 2010.