Aujourd’hui, les ouvriers travaillant sur le chantier de la cité administrative de Bamako, vivent un sale temps.
Selon un ouvrier ayant requis l’anonymat et qui travaille sur le chantier depuis 6 mois, les employés sont contraints d’observer chaque fois un arrêt de travail pour avoir droit à leur salaire.
“La dernière grève des ouvriers sur ce chantier date seulement de ce début de mois” a-t-il révélé. Dans ce cas précis, les travailleurs avaient observé quatre jours d’arrêt de travail pour réclamer le paiement de leur perdiems du mois de juillet.
En effet, l’exécution de la première tranche de la cité administrative de Bamako a été confiée à des entreprises nationale et étrangère. Cette dernière (c’est une société chinoise) s’acquitte à merveille de ses obligations vis-à-vis de ses employés.
L’autre malienne envoie au supplice ses ouvriers. C’est la Primature qui est le maître d’ouvrage et le financement est assuré par la Jamahiriya arabe Libyenne. Mais il faut préciser que le budget national participe également à ce financement.
Sur le chantier, contrairement à l’entreprise chinoise qui paye ses ouvriers à la fin de chaque quinzaine ou chaque vendredi, l’entreprise malienne ne paye ses ouvriers qu’à la fin du mois. La main d’oeuvre journalière varie de 1000 F à 1250FCFA.
Toute chose qui suscite la colère dans le rang des travailleurs. Mais à la fin du mois, c’est la croix et la bannière pour avoir son salaire.
Cela est d’autant plus incompréhensible que “tous les travailleurs du chantier s’endettent chez des vendeuses de la place pour s’alimenter et celles-ci ne comprennent pas que des employés ne parviennent pas à payer leurs factures à la fin du mois”.
Selon cette vendeuse, elle est obligée de donner à manger à ces Maliens contraints presque au travail forcé puisqu’ils travaillent jusqu’au soir.
De leur côté, les vendeuses affirment qu’elles peuvent se patienter, mais que les fournisseurs, en ce qui les concerne, ne peuvent pas attendre.
Au regard de cette situation catastrophique, on ne peut s’empêcher de poser des questions : pourquoi l’entreprise chinoise arrive à payer ces travailleurs sans problème et que du côté de l’entreprise malienne, on tire le diable par la queue. Cette situation ne joue-t-elle pas sur la crédibilité des entreprises nationales ?
Laya DIARRA
22 août 2005