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Si du coté de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, on pense que l’évolution institutionnelle du District de Bamako semble montrer ses limites, les Maires de communes pensent, quant à eux, qu’il n’y a aucune justification technique pour remettre en cause le modèle de décentralisation actuel du District de Bamako. Selon eux, ce modèle demande seulement à être clarifié dans certaines mesures essentielles pour son fonctionnement et sa compréhension.

Ce sont là deux positions tranchées et divergentes qui annoncent déjà les couleurs lors des travaux en groupe.
Mais auparavant, le secrétaire général du Ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, Mamadou Seydou Traoré a tenté de justifier la démarche de son département en faisant un survol historique de la situation actuelle qui caractérise le District de Bamako.

Les Raisons d’une relecture

Mamadou Seydou Traoré s’est tout d’abord appuyé sur une déclaration du premier Magistrat du pays qui, au cours d’une rencontre avec les responsables politiques et administratif du District de Bamako (le 12 Avril 2003) a indexé le bicéphalisme comme une contrainte majeure à la gestion et à la bonne gouvernance du District de Bamako.

Selon le secrétaire général, cette déclaration qui vient alimenter la réflexion sur le statut de Bamako constitue pour son Département une orientation nouvelle pour l’amélioration des structures des Collectivités territoriales.

Au-delà de ces constats d’ordre général, tiendra-t-il à rappeler, le District de Bamako a subi plusieurs mutations liées à l’évolution de la cité et à l’adaption continue de l’administration aux besoins des usagers.

Aujourd’hui, dira le Secrétaire général, l’évolution institutionnelle du District de Bamako semble montrer ses limites.

«C’est pour ce faire, ajouta-t-il, que le département a procédé à de nombreuses études pour identifier les difficultés et contraintes en vue de proposer les reformes nécessaires à l’amélioration du fonctionnement du District de Bamako».

A l’analyse du statut en vigueur, il apparaît que la ville de Bamako est confrontée aux mêmes difficultés que les localités capitales d’Etats : juxtaposition de plusieurs entités dotées de compétences multiples ; conflits de compétences entre les niveaux d’administration ; différence dans le mode d’élection des élus communaux et du Conseil du District etc.

Au-delà de ces constats, le District de Bamako a subi plusieurs mutation liées à l’évolution de la cité et à l’adaptation continue de l’administration aux besoins des usagers.

A cela, il convient d’ajouter les difficultés liées à la coordination des activités des services techniques les problèmes de sécurité, d’assainissement, de mobilisation des ressources.

Toutes choses qui expliquent la tenue de cet atelier. Selon Mamadou Seydou Traoré, le présent atelier a pour objet de «débattre en vue de définir le choix du système organisationnel et structurel capable d’impulser le développement intégré du District de Bamako».

Il ne s’agit pas, tiendra-t-il à préciser, en opérant un choix certes, difficile, de croire à un recul de processus de la gestion de proximité, mais de veiller à imaginer une administration qui puisse assurer une gestion de proximité des affaires de la cité avec efficacité cohérence et lisibilité.

Réplique des Maires

Les explications données par le secrétaire général du MATCL qui tirent leurs substances d’une étude sur la relecture du statut particulier du District dans le sens d’une administration unique de la ville de Bamako n’ont apparemment pas convaincu les Maires des 6 Communes du District.

Et le président de l’association des Maires du Mali Abdel Kader Sidibé a répliqué.
Selon lui, le MATCL est animé d’une volonté politique de centraliser la gestion de Bamako. Or cela n’a jamais été explicitement demandé par le chef de l’Etat qui veut plutôt d’un Bamako fonctionnel même avec le modèle actuel.

Selon les maires «la proposition faite par le consultant va totalement à l’encontre du code des collectivités actuel (article 2 et 3) et de la volonté politique qui a prévalu à la mise en place de la décentralisation du Mali fondée sur le libre choix du citoyen, la volonté de vivre ensemble, la mise en place d’une véritable démocratie locale à partir de la commune comme espace le plus proche des populations».

Abdel Kader Sidibé posera la question suivante : l’administration centralisée au niveau du District est-il capable de mobiliser les populations de Bamako pour le développement de cette ville ?

Selon lui, le passé de Bamako, de l’Indépendance à 1998 ne permet pas de répondre à cette question.

C’est donc fort des leçons tirées de cette expérience que le statut actuel du District de Bamako a été adopté c’est-à-dire l’existence conjointe de deux niveaux de Collectivités territoriales avec les communes et le district de Bamako, indépendants les unes de l’autre.

Birama Fall

12 mai 2005