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Le 27 Août dernier, une ONG Ivoi-rienne, partenaire de la Coopérative Diasporaction, plaçait sa double cérémonie de remise de 5000 bourses d’études aux couches économiquement faibles et de diplômes aux meilleurs étudiants, sous la présidence de l’Ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire.

L’événement qui a eu pour cadre le Mess des officiers de l’Etat major au Camp Gallieni d’Abidjan, a enregistré la présence de toutes les personnalités invitées. Toutes ont répondus présent à l’appel de l’ONG Bise (Bureau d’Insertion, de Solidarité et d’Ecoute), sauf celui qui semblait être le plus attendu, à savoir l’Am-bassadeur Amadou Ous-mane Touré.

Les responsables communautaires présents, ont fort heureusement sauvé la situation avec leur présence massive à la cérémonie. Certains parmi eux, n’ont pas manqué de fustiger l’attitude de notre Ambassadeur qui a non seulement choisi de ne pas se présenter, mais surtout de ne pas se faire représenter par un conseiller.

Renseignement pris dans l’entourage du diplomate, il n’aurait même pas vu la lettre d’invitation du fait de la lourdeur administrative dans son entourage.

Cependant nos compatriotes n’ont pas leur langue dans la poche : « A l’accoutumer, quand un Ambassadeur ou un Consul Général arrive dans notre Chancellerie d’Abidjan, son premier réflexe est de faire le tour des anciens, pour prendre conseil auprès d’eux. Car dit-on : l’étranger a beau avoir de gros yeux, il ne voit pas clair. Faire fi de cette maxime équivaudra tout simplement à un saut dans l’inconnue. Il gagnerait plutôt à se ressaisir vite pour ne pas faire mauvaise presse dans l’opinion. Nul n’est sensé ignorer la fierté du Malien, surtout quand il est touché dans sa dignité », martèle N. Diallo, un leader communautaire.

C’est vrai qu’il a trouvé sur place une communauté qui a du mal à s’organiser. Mais cela ne date pas d’aujourd’hui, car tous ceux qui l’on précédé ont vécu cette expérience en y jouant leur partition. Se tenir à l’écart, en tant que première personnalité de la Chancellerie est loin d’être la solution idoine.

« Un Ambassadeur fantôme, nous n’en avons pas besoin », intervient le vieux Sangaré, natif de Bougouni. Nous avons plutôt besoin d’un rassembleur, le nouveau venu doit s’ouvrir à la population. Ceux qui veulent qu’il se barricade pour ne recevoir que ses proches ne l’aident pas. Il est notre ATT ici, par conséquent, il doit être ouvert à tout le monde, pas à une minorité, conclut il.

De San Pedro à Abengourou, vers les frontières ghanéennes, c’est le même son de cloche. La Communauté veut sentir son nouvel Ambassadeur qui depuis trois mois de présence ici n’a jamais fait d’apparition publique. C’est donc à dessein que ses compatriotes ne cessent de le réclamer à cor et à cri. Vivement que leurs appels aient un écho favorable derrière la barricade érigée dans le hall de la chancellerie pour filtrer les entrées à l’intérieur de ses services.

Excellence, dâ yèlè walassa môkô bè do… ! (ouvrez la porte afin que les gens y entrent).

De Gildas Correspondant du Républicain à Abidjan.

04 Septembre 2008