Plusieurs centaines de ressortissants maliens qui tentaient de pénétrer en Europe ont été reconduits au pays dans des conditions dramatiques et humiliantes.
A leur retour, face à l’inexistence de structures d’encadrement et devant une situation économique et sociale précaire, ils ont décidé de créer une association pour faire valoir leurs droits.
Selon son président Alfousseyni Kampo, « Retour Dignité Travail » a pour objectifs de permettre à ses membres de vivre dignement parmi les leurs, de les doter de pièces d’identité dont ils ont été dépouillés et de faciliter leur accès aux soins de santé, etc.
L’association pense également aux migrants maliens qui se trouvent sur les territoires marocain et algérien. Elle ambitionne de participer au rapatriement des blessés et des volontaires et faire en sorte qu’ils soient traités selon les règles des droits de l’Homme.
Aux dires de M. Kampo, il y a un trafic intense d’êtres humains qui nourrit l’immigration. Ainsi, l’association va s’atteler à démanteler les réseaux qui maltraitent, rackettent les citoyens et vendent le passeport malien à prix d’or à d’autres Africains.
Face aux traitements humiliants et dégradants que subissent les migrants, l’association, à en croire son président, va demander une enquête internationale indépendante sur les événements de Ceuta et Melilla afin de faire justice aux victimes et exiger des réparations.
Les participants au forum Jeunesse médias et développement qui se tient au Centre international des conférences de Bamako depuis lundi ont été sensibles aux messages de ses migrants qui squattent une partie du hall de l’ex-Palais des congrès.
Ils proposent à la vente de petits objets. L’argent récolté alimentera la caisse de l’association.
Sidiki Y. Dembélé.
08 juin 2006.