En remettant le 6 novembre dernier aux autorités maliennes l’ordre de virement de 39,360 milliards de F CFA représentant le montant de l’achat des actions de l’Etat dans le capital de la banque internationale pour le Mali (BIM), le groupe Attijariwafa Bank devenait automatiquement l’actionnaire majoritaire .
Une des plus vieilles banques du Mali, la BIM a connu dans son parcours des traumatismes qui ont été par la suite redressés. Ce qui n’a pas empêché l’Etat à ouvrir le capital de l’institution financière mais avec la volonté de faire de la Banque à la fois un outil de proximité et un outil entreprenarial qui aide les petites et moyennes entreprises à se développer. Dans ce contexte, un appel d’offre international a été lancé, au terme duquel le groupe Attijariwafa Bank a été retenu pour la réalisation du transfert.
La signature le 6 novembre 2008 au ministère des Finances entre le chef du département et le PDG du groupe Attijariwafa Bank, Mohamed El Kettani, du contrat de cession de 51 % des actions de l’Etat dans le capital de la BIM-SA, consacre le dénouement d’un processus qui a été long mais à la satisfaction des parties.
Par la signature des accords et la remise aux autorités maliennes de l’ordre de virement de 39,360 milliards de F CFA, représentant le montant de l’achat des actions de l’Etat, le groupe marocain s’installe au Mali et devient l’actionnaire majoritaire. A travers cette transaction, c’est une passerelle qui s’ouvre entre les opérateurs économiques maliens et marocains. Les deux pays, faut-il le rappeler, entretiennent depuis des siècles de bonnes relations économiques et financières qui se développent et se poursuivent.
Au regard des critères retenus dans le cadre du processus de privatisation de la BIM-SA, l’adjudication atteste les capacités du groupe Attijariwafa Bank dans le secteur bancaire et financier international. Pour le ministre des Finances, Abou-Bakar Traoré, la cession des actions de la BIM-SA dénote des possibilités larges de coopération sud/sud mais aussi et surtout de coopération fraternelle entre deux pays dont les liens sont historiquement prouvés.
« Banque de l’Afrique »
« Les perspectives déclinées à travers votre soumission sont conformes aux objectifs, à la vision du gouvernement par rapport au partenariat recherché à savoir : doter la BIM-SA d’un actionnariat stable à même d’assurer son développement et de consolider le secteur bancaire malien » , a indiqué le ministre. Le groupe Attijariwafa qui n’entend pas s’arrêter en si bon chemin ambitionne d’investir davantage dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uémoa) au sein de laquelle le Mali est en pôle position.
Pour ce faire, la fusion de certaines banques est en cours et doit aboutir à la naissance d’une banque dénommée « Banque de l’Afrique ». Il reste entendu que les Marocains mettront leur savoir-faire et leur expérience au service du secteur privé malien et de la consolidation des relations entre le Royaume du Maroc et le Mali. A l’équipe d’Attijariwafa Bank, le ministre des Finances a exprimé sa profonde gratitude pour le succès au terme de la compétition.
Disposant d’un modèle fondé sur le respect des valeurs des dispositions bancaires, le groupe, par la voix de son PDG, n’a pas tari d’éloges vis-à-vis du gouvernement malien qui, à ses yeux, s’est montré coopératif du début à la fin du processus. « Nous félicitons le gouvernement malien pour sa coopération et sa mobilisation autour de l’intérêt général ».
Mais ce qui a le plus impressionné Mohamed El Kettani, c’est la transparence et la rigueur qui ont régi le processus. « Le processus de privatisation a été accompagné par des modèles de transparence, de rigueur et de professionnalisme », a-t-il témoigné. M. Kettani a adressé une mention spéciale à l’équipe de Mamadou Igor Diarra, ancien PDG de la BIM-SA, aujourd’hui ministre de l’Energie, des Mines et de l’Eau, pour les performances réalisées.
Après l’échange des documents de transferts de 51 % des actions de la BIM-SA acquis par Attijariwafa entre le ministre des Fiances et le patron de l’actionnaire majoritaire, il revient au Comité technique chargé du suivi de la cession des actions de l’Etat dans le capital de la BIM-SA de procéder à la mise en œuvre diligente des mesures nécessaires pour la finalisation de la cession auprès des autorités monétaires.
Mohamed Daou
10 Novembre 2008