Suite à un préavis de grève déposé le 2 mars 2005 sur le bureau du directeur général de l’Institut national de formation en science de la Santé, le Pr. Abdou Touré; le bureau syndical du CSTSS a décidé de déclencher une grève.
Hier matin, dans une ambiance surchauffée, l’assemblée générale du bureau syndical, tenue dans les locaux de l’école secondaire de la santé, a décidé de déclencher ce mouvement de contestation le lundi 14 mars 2005 à partir de 7 heures. Mieux, à l’unanimité, les étudiants du CSTSS ont décidé de boycotter les évaluations qui doivent commencer le même jour.
Les débats houleux qui ont précédé la prise de ces deux décisions ont suffisamment démontré que les deux rencontres des leaders syndicaux avec le secrétaire général du ministère de la santé et avec le directeur général de l’Institut national de formation en Science de la santé n’ont pas abouti à concilier les points de vue.
Dans le préavis de grève du 2 mars 2005, les étudiants dénoncent «la non attribution d’un diplôme équivalent à leur niveau d’étude».
Ils y ont aussi fustigé le non «reclassement» des promotions sorties depuis 2001.
Par ailleurs, les étudiants réclament un trousseau digne de ce non à la place des fournitures scolaires qu’on leur octroi.
Ils estiment aussi que les frais de stage, de vacances de 45 jours en raison de 1500 F Cfa par jour, les frais de rapport de stage inclus, sont insuffisants. Mieux, les étudiants dénoncent la non application de l’article 24 du chapitre 7 du décret N°99-34-346 P-RM du 3 novembre 1999.
Pour la plupart des techniciens supérieurs, sortis de l’Ecole secondaires de la santé, les étudiants du CSTSS y sont venus dans l’espoir d’accéder au corps des assistants médicaux, une fois leur spécialisation terminée.
Au terme de l’article 1er du décret N°99-34-346 P-RM du 3 novembre 1999, le corps des assistants médicaux, tout comme celui des ingénieurs sanitaires et des médecins, pharmaciens et odonto-stomatologues, fait partie de la catégorie A. Or le corps des techniciens supérieurs de santé fait partie de la catégorie B2.
Selon le témoignage de Amadou Traoré, étudiant en 2e année filière bloc opératoire, il y a 20 ans qu’il est sorti de l’ESS. Mais, avais toujours refusé la spécialisation parce que pour lui c’était une perte de temps.
«Ma présence dans cette école se justifie par la chance que j’aurai de changer de catégorie. Je ne peux pas comprendre qu’après deux années de spécialisation que je sorte de l’école avec le diplôme avec lequel j’y suis rentré», affirme-t-il.
Le témoignage de M. Traoré résume l’état d’âme de tous les étudiants du CSTSS. Une dame très en verve, arrivait à peine à se calmer. Elle clamait haut qu’elle est venue dans cette école avec son diplôme de technicien supérieur pour passer à la catégorie A. «Je ne vais pas démordre après quelques années d’études. Si cela doit passer par une grève, nous allons la faire», a-t-elle déclaré.
Un autre étudiant, peu courageux, ruminait sa douleur dans un coin de la salle. «Si nous ne pouvons pas être des assistants médicaux, à quoi bon perdre deux ans à étudier au CSTSS», se demandait-t-il.
Pour clore l’assemblée générale, après avoir attendu tous ceux qui voulaient parler, Emmanuel Coulibaly, secrétaire général du Bureau syndical a mis en exergue la volonté de l’ensemble des étudiants à observer la grève à partir du 14 mars 2005. Pour éviter les évaluations qui devraient commencer le même jour, les étudiants ont décidé d’organiser une assemblée générale ce jour là afin de dissuader tous ceux qui seront tentés par les compositions.
Hier, après cette manifestation des étudiants, nous avions tenté d’entrer en contact avec le professeur Abdou Touré. En vain. Sa secrétaire nous a indiqué qu’il était absent de son bureau. Or une autre personne du service soutenait le contraire. Qui disait vrai ? Allez y savoir quel que chose !
Assane Koné – 10 Mars 2005