Circuler au centre de Bamako était devenu un véritable casse-tête à cause de l’absence de feux de signalisation qui ont été cassés lors des émeutes des commerçants détaillants en 2003.
Comme il est de coutume au Mali, chaque fois qu’il y a de manifestations publiques à hauts risques, les feux de la circulation sont les cibles privilégiées des casseurs.
Des commerçants détaillants ont ainsi saccagé nos feux lorsqu’ils ont été sommés par les forces de l’ordre de quitter les places publiques qu’ils occupaient illégalement.
A l’époque, les policiers agissaient sur l’ordre des autorités du district qui avaient maintes fois lancé des appels aux occupants illégaux de quitter les lieux.
Les émeutiers ont cassé la plupart des feux du centre ville où circuler était devenu un exercice très dangereux et souvent mortel.
Les policiers, ayant remplacé les feux cassés, ne parvenaient pas à éviter les blocages, les embouteillages et les collisions des véhicules.
Au niveau du rond point de Médine, où tous les feux ont été saccagés, la circulation était la croix et la bannière. Les policiers débordés par la présence de véhicules avaient du mal à les contrôler.
Car en provenance de quatre côtés, les engins se croisaient au milieu pour créer de blocages durant des minutes. Tout le monde croyait avoir la priorité et personne ne cédait le passage à l’autre.
Les infatigables policiers intervenant sous un soleil accablant parvenaient à peine à débloquer la situation.
L’ambiance était de même au niveau des ronds points de l’INA et de la grande mosquée où les accidents, les énervements, les insultes étaient le lot quotidien des usagers.
Même les policiers y trouvaient leurs comptes. Les rackets ne suffisaient plus pour stopper les blocages et les débordements fâcheux.
Au niveau du Squares Patrice Lumumba, où les voies sont assez spacieuses, la circulation n’était pas non plus aisée à l’absence des feux.
Là encore ce sont les infatigables policiers qui intervenaient à tout moment pour réguler la circulation.
Les autorités avaient pris trop de temps pour rétablir les feux du centre ville. Mais, aujourd’hui, c’est chose faite.
A quelques jours du sommet Afrique-France, tous les feux cassés ont été remplacés et des nouveaux feux ont fait leur apparition comme au niveau de la station Tamoil au Railda.
Tant mieux pour les usagers qui éviteraient sûrement de se faire coincer au niveau des ronds points.
«Avec le rétablissement des feux, maintenant on peut circuler sans risque de collision», racontait un motocycliste que nous avons rencontré au niveau du Railda.
Son avis a été partagé par beaucoup d’autres usagers de la route. «La réparation des feux a beaucoup soulagé les chauffeurs de transport en commun.Ça nous évitera les accidents et d’autres problèmes avec les policiers», disait un chauffeur de taxi avant de souhaiter une longue vie aux nouveaux feux.
Ce qui dépend en grande partie du civisme des uns et des autres.
Madiba Kéita
22 novembre 2005.