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La salle d’audience du Tribunal de Première Instance de la Commune VI a refusé du monde hier. Ils sont au nombre de 41 à comparaître devant le Tribunal de la Commune VI pour atteinte aux biens publics et privés, troubles graves à l’ordre public etc. La séance était présidée par Moussa Oudé Diallo.

Dans son intervention préliminaire, le Procureur de la République près le Tribunal de la Commune VI, El Hadj Mahamane Maïga dira qu’il a été lui-même témoin, comme tout le monde d’ailleurs, des évènements du 27 mars dernier. Ce qui a attiré son attention, dira-t-il, est le tort causé aux étrangers résidents dans notre pays. Des étrangers pour qui il compatit beaucoup.

Il a tenu à saluer le courage des commissariats de police et de la Brigade Territoriale de Gendarmerie de Faladiè qui, plusieurs heures après les casses, ont pu arrêter certaines personnes avec des objets volés. Le Procureur dira par la suite que les circonstances voudraient bien que les décisions du Tribunal aient valeur pédagogique.

Pour ce qui est du sort des 41 personnes accusées de troubles graves à l’ordre public, de vols et de pillages, le Procureur demandera que le droit soit dit et que la vérité triomphe.

Après ces interventions du procureur de la République qui situent en fait l’évènement dans son contexte, le Président du Tribunal appelle à la barre Bakary Coulibaly et Salif Traoré, tous deux de nationalité malienne.

Bakary et Salif accusés de troubles graves à l’ordre public et de vols, n’ont pu prouver leur innocence face aux accusations qui pesaient sur eux. Et les objets volés, amenés dans la salle, n’étaient apparemment pas là pour leur faciliter la tâche.

Il s’agit d’un téléviseur, d’un appareil radio, de casiers de boissons enlevés dans un bar situé à Banankabougou qui avait été saccagé la nuit du 27 mars. Malgré une plaidoirie faite dans les règles de l’art, leur avocat n’a pu les tirer des griffes de la justice qui les a condamnés à 3 mois de prison ferme.

Le deuxième groupe appelé à la barre était composé de 12 présumés auteurs de troubles graves à l’ordre public et de vols. Trois d’entre eux, Bourama Diallo, Idrissa Camara et Bourama Kanouté, étaient aussi accusés d’atteinte aux biens privés.

En effet, ceux-ci avaient forcé un passant à arrêter sa voiture qu’ils endommagèrent avant de lui retirer son téléphone portable. C’est ce citoyen soucieux de faire appliquer la loi, il l’a dit lui-même, qui s’est mobilisé pour qu’on puisse arrêter les trois délinquants.

Et il a tenu à éclairer la cour sur les actes des trois jeunes gens. Un témoignage qu a été salué à sa juste valeur par le procureur de la République et qui a enfoncé le clou en réclamant contre Bourama Diallo, Bourama Kanouté et Idrissa Camara 18 mois de prison ferme.

Les 9 autres coaccusés en raison de l’absence de partie civile, de faits concrets et d’éléments matériels pouvant les discréditer ont été jugés non coupables et relâchés aussitôt.

Voilà jugées les toutes premières affaires des évènements du 27 mars dernier. Ceux qui pensaient qu’on était dans un régime d’impunité se sont trompés, car il s’agit cette fois-ci d’adresser un message clair et fort à tous les Maliens.

Affaire à suivre.

Adama S DIALLO, stagiaire

12 avril 2005