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Le prêcheur arrêté et écroué à la Maison centrale d’arrêt de Bamako s’appelle Fousseyni Niambélé dit Filani. Son arrestation aurait pu conforter « la piste islamiste » privilégiée par les enquêteurs officiels immédiatement après les violences de la nuit du 27 au 28 mars si les associations islamiques les plus en vue que nous avons approchées pour tenter d’en savoir plus sur le personnage ne nous avaient pas signifié que celui-ci est totalement inconnu dans les milieux de l’islam.

« Nous ne connaissons aucun prêcheur de ce nom » nous a assuré un responsable d’une association islamique très active et promoteur d’une radio islamique. « Il se pourrait bien qu’il s’agisse d’un excité ou d’un irresponsable » a ajouté notre interlocuteur.

71 jeunes gens ont été envoyés en prison en même temps que Fousseyni Niambélé, alias Filani, dont certains sont précisément ses accusateurs. Ils ont, en effet, déclaré au cours des interrogatoires de police « avoir été pris en main et préparés par le prêcheur pour les actions commises ».

En attendant que la lumière soit faite sur les responsabilités réelles ou supposées de Filani, le gouvernement semble n’exclure aucune piste puisque les associations islamiques les plus représentatives sont invitées à rencontrer, ce jeudi 7 avril, le Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, aux côtés des responsables de la police, de la gendarmerie et de la sécurité.

Une rencontre programmée pour 10 heures, à la Direction de la Dette publique.

Saouti L. Haïdara

7 Avril 2005