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Le département de la Sécurité intérieure et de la Protection civile est interpellé sur l’affairisme autour de la confection de la carte d’identité nationale à la brigade de gendarmerie de Kalabancoro. De la même manière qu’ils ont sanctionné les fautifs de Sikasso, des mesures doivent être prises contre les éventuels auteurs ou complices de l’établissement de la carte d’identité à la brigade de gendarmerie de Kalabancoro.

Au cours de l’Espace d’interpellation démocratique, Boucadary Dembélé, un technicien supérieur domicilié à Sikasso, a interpellé le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile sur le fait que les citoyens payent 3000 F CFA pour les frais d’établissement de leurs cartes nationales d’identité. Les autorités ont laissé entendre qu’après une enquête, les agents concernés ont été sanctionnés. « Des mesures ont été prises pour prévenir ce genre d’acte », a fait savoir le ministre chargé du Budget.

Il faut dire que cette sale besogne de la part des agents de l’Etat, n’est que la partie visible de l’iceberg. A Kalabancoro, deux structures s’occupent de la confection de la carte d’identité nationale : la sous-préfecture et la brigade de gendarmerie. Chaque service a son tarif. A la brigade de gendarmerie, pour se faire une carte d’identité, le citoyen est tenu de s’acquitter du paiement de 3000 F CFA, sans reçu délivré.

Pour les plus pressés, il suffit de glisser un billet de 1000 F CFA à certains agents pour être satisfait quelques minutes après le dépôt de la copie de l’acte de naissance, seul document exigé pour établir une carte d’identité. A moins d’un kilomètre, à la sous-préfecture, cette même carte est faite à raison de 1000 F CFA plus les frais de timbres. Les conditions sont moins drastiques qu’à la sous-préfecture. Il n’y a aucune restriction sur la façon de délivrer la carte d’identité. Toutes choses qui ouvrent la porte à la falsification des documents.

Des citoyens regrettent que les autorités à commencer par le commandant de la brigade de gendarmerie ferment les yeux sur cette corruption des agents de l’Etat. De plus en plus, les populations s’interrogent sur la destination de l’argent soutiré. « Un même territoire, deux prix pour faire une carte d’identité, c’est aberrant », ironise A. D.

Certains proposent que le département de tutelle retire l’autorisation de faire des cartes d’identité à la gendarmerie ou sanctionner les agents fautifs. Un gendarme avait affirmé que le surplus payé aide à payer le carburant pour les missions de la brigade. « Parfois, nous avons du mal à avoir le prix du carburant », se défendait-il.

Le département de la Sécurité intérieure et de la Protection civile est, une fois encore interpellé.

Amadou Sidibé

14 Décembre 2010.