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Non à la directive du retour, non au pacte européen sur l’immigration et l’asile”, a dit le président de l’AME

Morts aux frontières, violations des droits des migrants en Europe et dans le pays-tampons, précarisation des étrangers et de leurs familles, généralisation de l’enferment des étrangers, contournement du droit d’asile, les conséquences des politiques européennes actuelles en matière d’asile et d’immigration sont dramatiques”. La lutte contre de telles pratiques est de nos jours, la préoccupation de l’Association Malienne des Expulsés.

Expulsée dans des conditions cruelles et inhumaines et regroupés aujourd’hui en association de défense des droits des expulsés dans tous les pays d’Afrique, ces associations n’entendent plus rester inertes face aux mesures que les responsables européens et africains déploient au quotidien contre la migration.


Contre la nouvelle politique de la France

Pour cela, l’Association Malienne des Expulsés a tapé le point sur la table devant la presse le lundi 8 septembre dernier à son siège sis à Djélibougou. Cette conférence entrait dans le cadre de la manifestation de la caravane du réseau euro-africain sur les migrations au Mali.

La rencontre était présidée par le président de l’AME, M. Ousmane Diarra, en présence de son secrétaire générale Mahamadou Keïta et avec le témoignage de nombreux expulsés de la France au Mali.

Ladite caravane n’est qu’un symbole de manifestation pour montrer au public des déboires des expulsés et les conséquences qui découlent des nouvelles mesures sur l’immigration.

En plus, l’un des objectifs aussi est de montrer au monde les efforts que les associations multiplient pour changer les nouvelles attitudes des pays européens sur l’immigration, en l’occurrence la nouvelle politique de la France.

Pour cela, l’AME, à travers la voix de son président, a dit “Non aux accords de réadmission”. Selon lui, les droits des Maliens de l’extérieur risquent d’être totalement spoliés avec les accords de réadmission que l’Etat français veut faire signer par l’Etat malien.

L’Association Malienne des Expulsés appelle à la suspension de l’adoption du texte afin de le mettre en conformité avec les obligations internationales des Etats membres relatifs aux droits de l’homme. “Nous disons non à la directive du retour, non au pacte européen sur l’immigration et l’asile”.

La France a fait du thème des migrations l’une des priorités de la présidence française de l’Union Européenne du second semestre 2008.

Pourquoi le réseau se mobilise?

Selon lui, les 13 et 14 octobre, le conseil des ministres de l’Union Européenne se réunit à Paris pour adopter un “pacte européen sur l’immigration d’asile”. Par ailleurs, après une première réunion à Rabat en 2006, la deuxième conférence interministérielle euro-africaine en matière de migration et développement se déroulera à Paris les 20 et 21 octobre 2008.

Cependant, en vue de soutenir l’initiative du sommet citoyen sur les migrations de protester et de faire entendre la voix des organisations face aux politiques essentiellement sécuritaires du traitement des flux migratoires, entraînant des milliers de morts et au choix économique mis en œuvre qui maintiennent le continent africain en marge du développement, des associations membres du réseau euro-africain sur les migrations se mobilisent.


Un contre sommet prévu

En dehors des caravanes entamées depuis la République Démocratique du Congo en début du mois en passant par le Mali le 8 septembre jusqu’au 12 octobre au Maroc.

Dans cette même lancée, les 17 et 18 octobre prochain, une mobilisation de grande envergure est prévue à Paris pour une autre conception de l’immigration et un autre rapport entre l’UE, l’Afrique et le reste du monde.

En plus, un contre sommet citoyen est prévu le 17 et 18 octobre 2008 à Paris en vue de contre balancer le sommet euro-africain de Paris qui se déroulera les 20 et 24 octobre.

En définitive, le président de l’AME a dénoncé la directive de l’Union Européenne qui est une véritable humiliation pour les peuples africains et fustige les objectifs du FRONTEX et l’Union de la Méditerranée qu’il qualifie gendarme des pays européens.

Enfin, l’AME, a l’instar des autres associations africaines, se préparent activement pour le forum sur la migration prévue du 10 à 13 octobre prochain à Madrid.

La question de migration n’est jamais résolue et ne sera résolue de façon définitive tant que le fossé de disparités reste large entre le Nord et le Sud.

Ousmane BERTHE (Stagiaire)

10 Septembre 2008