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Les Capverdiens votent dimanche au premier tour d’une présidentielle dont un des enjeux est de sortir de l’ère Covid qui a été dévastatrice pour l’économie de ce pays ouest-africain très dépendant du tourisme.

Les cortèges des différents candidats ont sillonné pendant deux semaines les neufs îles de l’archipel pour des meetings qui s’achèvent vendredi.

Sept candidats sont en lice pour cette élection, un record dans une présidentielle au Cap-Vert où le maximum était jusqu’ici de quatre.

Deux d’entre eux sont présentés comme favoris. Il s’agit des anciens Premiers ministres Carlos Veiga, un avocat de 72 ans, et l’universitaire José Maria Neves, âgé de 60 ans.

M. Veiga est candidat du Mouvement pour la démocratie (MpD, parti de centre-droit), majoritaire au Parlement. M. Neves est candidat du Parti Africain pour l’Indépendance du Cap Vert (PAICV), deuxième parti dans cette institution.

Outre ces deux favoris, cinq candidats se présentent dont un juriste et ancien député Hélio Sanches (56 ans), un autre juriste et universitaire, Casimiro Pina (47 ans) et un ingénieur naval, le candidat indépendant Fernando Delgado (40 ans).

Les deux autres candidats sont le médecin Gilson Alves (40 ans) et le vétéran de la compétition Joaquim Monteira (81 ans), un enseignant à la retraite.

Le président sortant Jorge Carlos Fonseca (MpD) n’est pas autorisé à se représenter après deux mandats.

Le scrutin de dimanche est organisé six mois après la victoire aux législatives du MpD, devant le PAICV. Ces deux formations se relaient dans le partage des responsabilités dans le pays depuis l’indépendance de cette ex-colonie portugaise en juillet 1975.

Les premiers résultats du scrutin présidentiel de dimanche sont attendus dans la soirée, quelques heures après la fermeture des bureaux de vote qui seront ouverts de 07H00 à 18H00 (08H00 à 19H00 GMT).

Si aucun des candidats n’obtient plus de 50%, un second tour sera organisé le 31 octobre.

– Récession historique –

L’élection se déroule alors que la pandémie a durement frappé l’économie de cet archipel ouest-africain de 550.000 habitants, à 600 km au large du Sénégal, où le tourisme représente 25% du PIB. Le Cap-Vert a enregistré en 2020 une récession historique de 14,8%.

Une éclaircie est venue du Royaume-Uni, son premier pourvoyeur de touristes, qui a annoncé le 11 octobre avoir enlevé le Cap-Vert de la liste des pays interdits à ses ressortissants en raison d’une baisse de la maladie dans l’archipel.

Le scrutin a également lieu dans un contexte d’inflation avec l’augmentation, depuis le 1er octobre, d’environ 37% des prix de l’eau et de l’électricité, justifiée par les autorités par la hausse des produits pétroliers.

Le Cap-Vert est doté d’un régime semi-parlementaire où le Premier ministre domine l’exécutif, le président exerçant un rôle d’arbitre.

Un candidat, Gilson Alves, a annoncé une révision constitutionnelle s’il est élu afin que le Cap-Vert ait un régime présidentiel. Le pays a, selon lui, besoin d’un président avec plus de pouvoirs.

La seule fois qu’un président capverdien a cohabité avec un Premier ministre d’une autre formation politique, c’était de 2011 à 2016 quand le président Jorge Carlos Fonseca avait dû composer avec pour Premier ministre… José Maria Neves, aujourd’hui candidat à la présidence.

Depuis les élections libres de 1991, le Cap-Vert, réputé comme un modèle de démocratie sur le continent, n’a enregistré aucun incident ni violences liés aux scrutins et à leurs résultats.

Source: AFP