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L’Adéma aura tout tenté : du candidat choisi par acclamations aux choix imposés par des primaires au sein du parti. Mais, cette fois-ci, bien avant l’option, le débat se déplace à un autre niveau. Il est question de savoir si le parti aura un candidat et qui il pourrait être. Déjà se dégagent des certitudes : ATT sera candidat et l’Adéma aura un candidat.

C’est cette deuxième partie qui semble susciter de l’émotion tant au niveau du parti qu’au plan national depuis un certain temps. En effet, la question divise déjà les ténors du parti et chacun, comme pour se donner du courage, répète à n’en pas finir : « l’Adéma aura un candidat ».

La priorité aurait été, à ce jour, de définir l’Adéma. Aujourd’hui, rares sont ceux qui pourraient, en effet, déterminer avec précision ces contours. Certains militants, plus acquis à ATT qu’à l’Alliance pour la démocratie au Mali, incluent allègrement le Mouvement citoyen dans leur analyse. D’autres, sans aller jusqu’à cette « extrémité », ne seront pas opposés à des alliances alors que les autres préfèrent faire voir dès le bloc de départ, la bannière Adéma.

Quid du président lui-même ? Dioncounda, pour une fois, est sans ambiguïté. En tournée à l’intérieur du Mali, il dira à Gao : « il est impensable que l’Adéma soit absent aux prochaines élections, que nous n’ayons pas un candidat à la présidentielle ».

A Kita, il se fera encore plus précis. « Nous n’avons pas créé notre parti pour soutenir quelqu’un », sous-entendu quelqu’un qui ne sera pas des nôtres. Dès lors, toute la question sera de savoir qui est Adéma et qui ne l’est pas, qui peut prétendre au sacre et qui doit attendre.

A la lecture des positions, les partisans d’un soutien au président ATT sont, pour la plupart, des « revenants ». La stratégie de ces « revenants », semble-t-il, est guidée par leur volonté d’éviter une alliance (naturelle ?) entre l’Adéma et le RPM.

En cela, ils sont rejoints par les « militants de la 25e h » qui veulent profiter d’une situation de position dominante pour eux-mêmes.

Il y en a qui ont des ambitions personnelles légitimes, mais d’autres, par principe, tiennent à ce que le parti ne perde pas son identité. « Nous devons avoir un candidat. Il n’est pas exclu que ce candidat soit ATT dans certaines conditions.

Mais, il n’est pas possible que dès le départ, nous nous alignions derrière une candidature hétéroclite, qui ne serait pas de nous. L’histoire en voudrait à l’Adéma pour une telle renonciation, si jamais on le faisait », ajoute notre interlocuteur.

Il poursuit en ajoutant qu’une « alliance est même possible pour le 2e tour, si tant est que nous ne sommes pas les deux au second tour, c’est-à-dire, l’Adéma et ATT ».

« ATT même a l’habitude de dire que le consensus n’est pas une camisole de force. Il ne faut pas aujourd’hui que nous en fassions une, surtout que, pour l’instant rien ne nous oblige à un débat déjà tranché. La camisole nous convient, on y entre ou on l’adapte, mais, nous ne pourrons pas nous y adapter ».

Même si l’Adéma parvient, un jour, à résoudre cette équation, surgira alors une autre, qui, par le passé a laissé en lambeaux le parti. Qui sera ce candidat ?

Alexis Kalambry

ATT est-il Adéma ?

Pendant longtemps, le président en place a laissé voir des signes de sympathie pour le Parti africain pour la solidarité et la justice. « C’était tant qu’il avait besoin de nos suffrages », explique un cadre de l’Adéma. Pour un autre par contre, étant élu par toutes sortes de chapelles politiques, le président n’avait d’autres choix que de jouer à l’équilibriste. « Pas au point d’avoir honte de nous ! », tient à ajouter le cadre Adéma, qui enchaîne qu’ATT n’a rien fait ni publiquement, ni en cachette pour le parti, qui lui permettrait de ne pas se gêner pour solliciter leurs suffrages en 2007.
Au contraire, certains au niveau du parti se disent très remontés, car « toute la division vient de lui ». Argument certainement excessif si l’on sait que l’Adéma n’a jamais connu autre chose. Toujours est-il que les jeux ne sont pas encore faits.

A. K.

29 juillet 2005