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Pour se qualifier pour les deux compétitions majeures de football de 2010, les Aigles du Mali devront en découdre avec le Ghana, le Bénin et le Soudan qui ont chacun des arguments techniques et tactiques à faire valoir, mais aussi des failles que les Aigles exploiteront.

Le Bénin a fière allure

Finis les déboires de la Can-2008, les Panthères en émergence, nouvelle appellation de l’équipe nationale du Bénin ont retrouvé la joie de gagner. Le brillant parcours réalisé dans le groupe 3 au 2e tour des éliminatoires Can/Mondial-2010 (1er avec 12 points, 4 victoires et 2 défaites) a en tout cas conforté les joueurs et leurs dirigeants sur le fait que quelque chose de grand se prépare. Avec le technicien français Michel Dessuyer qui a repris l’équipe à la 5e journée, Razack Omotoyossi, Adenon et autres Omar Tchomogo voient désormais grand.

Ce groupe, mélange de jeunes talentueux et de vieux briscards, rêve d’écrire la plus belle page de l’histoire du football de l’ex-Dahomey. A en juger par sa fulgurante ascension ces derniers mois, il a marché sur les anciens Mondialistes et quarts de finaliste à la dernière Can, l’Angola, sur les Ougandais et les Nigériens lors des éliminatoires combinées Can/Mondial-2010. Les supporters en premier rang desquels le président de la République, Thomas Yayi Boni, n’hésitent plus à afficher leur optimisme. Le Mondial-2010 organisé pour la première fois sur le continent surmotive le groupe.

Le Bénin espère enfin tirer profit de la maturité de la génération dorée qui s’était qualifiée pour le Mondial junior 2005 aux Pays-Bas. Romuald Bocco, Adjamossi Anicet, Mouritala Ogounbiyi et Razack Omotoyossi constituent l’espoir d’une sélection aux dents longues.

Ils ont soif de reconnaissance. Bien amenés par les anciens Omar Tchomogo, Valère Amoussou et surtout les nouvelles légendes des naturalisés dont Michael Potte, le groupe actuel en veut. Même si le Bénin manque de référence internationale, il peut s’appuyer sur trois joueurs intéressants qui forment sa colonne vertébrale.

Le technicien français a su inculquer sa philosophie à ses joueurs. Il espère compter sur eux pour faire sauter les verrous qui se présenteront à eux à ce 3e et dernier tour de la Can/Mondial-2010.
Le Soudan croit en sa chance

Le pays qui doit le progrès de son football à la renaissance de ses clubs locaux, Al Hilal, El Merrieck au championnat continental n’a rien d’effrayant mais ce n’est pas une raison pour regarder de haut l’équipe du Soudan. Après 30 ans d’absence, les Crocodiles du Nil ont signé en janvier dernier leur retour au sein de l’élite footbalistique africaine.

Même s’ils ont accueilli la première Can en 1957, les Faucons, autre appellation, ont connu une traversée du désert depuis l’édition 1976 où ils ont été éliminés dès le 1er tour. En pleine reconstruction avec de « jeunes joueurs locaux », selon le mot du sélectionneur Ahmed Mohamed Abdallah, le Soudan est parvenu à s’inviter au dernier tour.

Retenu parmi les huit meilleures deuxièmes, les Crocodiles du Nil ont laissé à quai le Congo. Si les Soudanais semblent intraitables à domicile où ils ont remporté tous leurs matches, ils paraissent fragiles à l’extérieur. « Nous viendrons jouer notre chance avec enthousiasme et même créer la surprise », a néanmoins averti leur entraîneur après le tirage au sort.

Adepte d’un football direct et physique s’appuyant sur la puissance de ses ailiers, les Crocodiles du Nil sont généreux dans l’effort à l’image de Faisal Agab Sido. Celui-ci et ses camarades voudront avant tout offrir à leur pays une première phase finale d’une Coupe du monde. Mais l’appétit venant en mangeant, les Crocodiles peuvent voir grand. La fraîcheur du groupe permet également au Soudan de terminer les matches en force.

Le Ghana : une 2e Coupe du monde

Qualifiés seulement par un meilleur goal différentiel sur ses poursuivants gabonais et libyens, les Blacks Stars du Ghana confirment leur volonté de participer aux grands rendez-vous. Participer à une 2e Coupe du monde d’affilée se présente comme un défi à relever.

Dans le groupe D avec le Mali, le Bénin et le Soudan, le nouvel entraîneur serbe du Ghana veut croire jusqu’au bout. Il compte sur une génération de joueurs talentueux conduite par le capitaine Stephen Appiah. Il s’agit, entre autres, de Michael Essien, John Messah, Gyan Assamoah, Kingston Richard et autres Aggo Manuel.

Capable du pire, les Blacks Stars restent avant tout une équipe pétrie de talent. Rarement, ils ferment le jeu. L’équipe est résolument portée sur l’offensive. L’aisance technique des joueurs lui permet de dérouler tranquillement son football dont le maître à penser reste Michael Essien. Le nouvel entraîneur veut bâtir un groupe. « Je dispose d’un groupe très solide », avait-il expliqué au soir de la victoire sur la Libye.

En poste après le départ du Français Claude Leroy, le technicien serbe a gagné la confiance de ses joueurs, des supporters et des autorités. Le Ghana veut accrocher une première place pour le Mondial. Pour cela, il devra vaincre le Soudan, le Bénin mais surtout les Aigles du Mali.

La dernière confrontation des deux équipes remonte à janvier 2002, plus précisément lors de l’inauguration du stade Baréma Bocoum de Mopti. Un nul (0-0) avait sanctionné la partie.

Boubacar Diakité Sarr

29 Octobre 2008