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La sélection nationale a subi la plus lourde défaite de son histoire en s’inclinant 0-5 devant le Nigeria.

jpg_can-aiglonne.jpgOn savait que cette première sortie contre les Super Falcones du Nigeria allait être difficile pour les Aigles Dames, mais on ne s’attendait certainement pas à une défaite d’une telle envergure. 5-0, c’est, en effet, le score infligé à la sélection nationale par les sextuples championnes d’Afrique, lundi au Sinaba stadium de Johannesbourg lors de la deuxième journée des matches de poule de la CAN-féminine. Le bourreau de la sélection nationale s’appelle Perpetua Nkwocha. Dès la 15è min, l’attaquante nigériane profite d’un ballon mal repoussé par la gardienne Goundo Samaké pour débloquer le tableau d’affichage pour son équipe.

Le cauchemar venait de commencer pour Diaty N’Diaye et ses coéquipières qui encaissent deux nouveaux buts aux 16è et 43è min, oeuvre de la même Perpetua Nkwocha. Celle-ci réalise ainsi le premier triplé de cette 9è édition de la CAN-féminine et s’installe en tête du classement des canonnières après deux journées de compétition. Dominées dans tous les compartiments de jeu, les Aigles Dames ont étalé au grand jour leurs limites techniques et tactiques, ne parvenant, à aucun moment à prendre la mesure de leurs adversaires. Conséquences : les Super Falcones vont corser l’addition et ajouter deux nouveaux buts au retour des vestiaires.

Le premier à la 69è min par Chinyere Stella Mbachu qui prendra de vitesse toute l’arrière-garde malienne, avant de fusiller Goundo Samaké à bout portant. Et le deuxième, à deux minutes de la fin du match grâce à Francisca Ordega qui parachevait ainsi le récital de son équipe. « Ça fait mal de perdre de la sorte. Nous savions que le Nigeria est une équipe forte. Nous avons mis sur pied une stratégie qui n’a pas marché et nous avons récolté les conséquences. En ce qui concerne la suite de la compétition, notamment, notre prochain match contre la Tanzanie, nous connaissons comment cette équipe joue.

En fonction de ce que nous avons vu face à l’Afrique du Sud, nous allons mettre sur pied une stratégie, sans changer notre style de jeu, pour contrer les velléités des Tanzaniennes », analysera le sélectionneur national, Moustaph Laïco Traoré. Et l’entraîneur des Aigles Dames d’ajouter : « Notre préparation s’est bien déroulée. Nous avons eu tous les moyens qu’il faut pour préparation. Mais, sur place, nous rencontrons les équipes, pensant que nous pouvons aller loin. Mais, ça ne marche pas toujours. Cela est du à une faiblesse au niveau des équipes maliennes qui se répercute au niveau de l’équipe nationale. Il n’existe pas de championnat national de football féminin au Mali.

Ce qui tient lieu de championnat se dispute seulement à Bamako. La conséquence est qu’il n’y a pas assez de compétitions. Cela nous pose des problèmes au niveau de l’équipe nationale. Nous ne jouons que contre des petits centres de formation pour nous préparer. C’est ça qui fait que nous sortons toujours au premier tour de chaque CAN. Il nous reste deux matches et nous allons nous battre pour atteindre le second tour ». Pourtant, la veille du départ des Aigles Dames en Afrique du Sud, le même Moustaph Laïco Traoré assurait que l’équipe s’est bien préparée et que tous les espoirs sont permis cette année.

« Notre objectif est de passer le premier tour cette année et pourquoi, jouer la finale. Personnellement, je suis confiant », avait affirmé le sélectionneur national. Il a donc fallu que le technicien malien se retrouve sur la pelouse du stade Sinaba de Johannesbourg pour s’apercevoir qu’une Coupe d’Afrique des nations ne se prépare pas avec de petits matches livrés ça et là contre des équipes de quartier et que la compétition de haut niveau exige un minimum de sérieux et de rigueur dans la préparation. La vérité est que Moustaph Laïco Traoré a mis en place une équipe fantomatique qui n’existe que sur le papier.

L’alerte avait été donnée dès les éliminatoires et la défaite ici même contre la Guinée venue s’imposer 2-1 au stade Modibo Keïta après avoir perdu 0-2 à Conakry. Après cet épisode, on pensait que le sélectionneur national allait faire une remise en cause et effectuer les changements qui s’imposaient avant la phase finale de la CAN. Mais curieusement, Moustaph Laïco Traoré n’a pas jugé nécessaire d’insuffler du sang neuf à son groupe, affirmant que la défaite contre la Guinée n’était qu’un simple incident de parcours. Lundi, le match contre les Super Falcones du Nigeria a prouvé le contraire et les Aigles Dames ont subi la plus lourde défaite de leur histoire en s’inclinant 0-5.

La pilule est difficile à avaler, mais tout n’est pas encore perdu pour la sélection nationale. La qualification est toujours possible, mais pour espérer préserver toutes leurs chances de participer aux demi-finales, Diaty N’Diaye et ses coéquipières devront impérativement battre la Tanzanie demain lors de leur deuxième sortie.

C’est dire que la deuxième journée s’annonce décisive pour les nôtres, tout comme d’ailleurs les Twiga stars (nom de la sélection tanzanienne) également défaites lors de leur sortie initiale (1-2 face à l’Afrique du Sud). En clair, l’équipe qui perdra ce jeudi va dire adieu à la CAN et quittera le pays de Nelson Mandela, quel que soit le résultat de son dernier match de poule. Il ne reste donc plus qu’à croiser les bras et prier pour que Diaty N’Diaye et ses coéquipières se rachètent devant les Tanzaniennes qui participent à leur première phase finale.

Essor du 03 Novembre 2010.