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Placée dans une situation inconfortable après une première sortie ratée au Cap Vert, (0-1), l’équipe nationale n’aura pas droit à l’erreur, ce samedi face au Liberia.

C’est la tête basse, les mains sur les genoux, le regard perdu, le moral dans les chaussettes et avec zéro point dans les poches que le Mali avait conclu son premier match qualificatif pour la CAN 2012 à Praia. Un mois plus tard quasiment jour pour jour après leur défaite au Cap Vert (0-1), les Aigles seront de retour sur la scène internationale avec un tout autre visage en terme d’ambitions.

jpg_aigle-can.jpgBien décidé à redresser la barre, Alain Giresse n’a apporté que quelques retouches à l’équipe, en appelant notamment Kalifa Cissé, (F.C Bristol) ; Kalilou Traoré, (O.B Odense), Abdou Traoré, (OGC Nice) ; Sigamari Diarra, (F.C Lorient) et Dramane Traoré « Rivaldo », (Lokomotiv de Moscou) pour des urgences offensives. Plus que sur la feuille de match, c’est sur le terrain que les choses doivent changer contre une formation libérienne qui a arraché un point à domicile lors la journée initiale.

De l’air et vite, voilà tout ce dont a besoin la bande d’Alain Giresse qui, pour sa première sur le banc des Aigles à Bamako, n’a pas le droit à l’erreur. A priori aucune place n’est prise au milieu de terrain, y compris celle du capitaine Mahamadou Diarra dit Djila. Il va falloir faire des espaces cependant pour Sigamari Diarra à cause de son statut de porteur d’eau. Alors qu’au niveau de la défense, on ne devra pas s’attendre à de grand chamboulement. L’équation de l’attaque va dépendre beaucoup de la forme dans laquelle, Dramane Traoré est venu à Bamako.

Car les Aigles devront s’offrir un statut sur le plan africain, samedi prochain face aux Leones stars libériens, eux qui nourrissent d’ailleurs de grosses ambitions après l’échec de la première journée. Le sélectionneur national Alain Giresse et ses hommes entament leur deuxième rencontre des éliminatoires de la CAN 2012 avec un double objectif : engranger les trois points de la victoire, mais surtout retrouver vaille que vaille la confiance du monde sportif national de part leur façon de négocier ce match. Cette nouvelle version des Aigles ne manque pas d’allant et de détermination dans sa tête à l’image d’Ismael Keïta, les frères Yatabaré, bref tous ces jeunes loups qui viennent d’intégrer le cercle.

Il leur faut traduire toute cette somme de volontés technique et de réalisme sur la pelouse du stade du 26 Mars face à des adversaires qui sont arrivés à compte goutte à Bamako. Le sélectionneur hongrois de l’équipe libérienne, Bertalan Bickei, n’avait pas encore récupéré tout son groupe, mercredi après-midi, au moment de son entraînement au stade Mamadou Konaté. Cinq éléments clés manquaient encore à l’appel et Bertalan Bickei comptait sur leur arrivée, hier dans la soirée. C’est pour dire sur quel parcours de combattant l’adversaire du Mali effectue sa veillée d’armes. L’équipe du Mali, selon son entraîneur entend donc donner son maximum dans une compétition où elle a connu bon nombre de désillusions par le passé.

Tout le monde a encore en mémoire la défaite du 4 septembre dernier devant une formation capverdienne moins roublarde mais très généreuse dans l’effort. Ce revers avait fait très mal à des Aigles qui disposaient, malgré les défections de certains cadres, de toutes les cartes pour s’imposer. Le jeunot Ismael Keïta, (un espoir sûr du football malien) et ses partenaires doivent donc sortir les griffes et les crocs pour gagner. Il ne faudrait pas qu’ils aient encore des regrets, comme ce fût le cas à Praia et de se défendre après qu’ils ont tout misé, mais qu’ils ont manqué de réalisme.

Personne au Mali, n’espère encore voir les joueurs sortir ce genre de discours à l’issue de la rencontre de samedi. « Nous l’abordons avec beaucoup d’ambitions mais aussi avec beaucoup d’humilité car nous sommes dans une obligation de respecter nos adversaires », tempère le technicien Français Giresse. Il est vrai qu’on avait trop cru, à tort d’ailleurs que le Mali a été gâté en étant placé dans la même poule que le Zimbabwé, le Cap Vert et le Liberia. On avait aussi perdu de vue que c’est face à des équipes moins cotées sur les tablettes de la FIFA et de la CAF, que les Aigles ont souvent baissé la tête.

Le nouveau sélectionneur du Mali, hérite donc de trois formations très délicates à manoeuvrer et où le moindre faux pas à domicile peut-être fatal. « Le match sera très compliqué mais nous sommes prêts à relever le challenge de la victoire », assure le défenseur Adama Coulibaly. Il ne faudrait surtout pas faire des Libériens, des vaincus avant même qu’ils livrent le combat. Ils doivent se montrer à leur meilleur niveau pour vaincre les Libériens qui malgré leur relative démobilisation savent négocier n’importe quelle sorte de défis. L‘avenir de cette nouvelle vague des Aigles passe donc par une copie parfaite, samedi, lors de la réception des Libériens.

C’est une grosse équipe libérienne, très en place, avec beaucoup de joueurs évoluant dans la seconde zone des championnats écossais, anglais et sud africains qui en découdra samedi avec la sélection nationale. Une équipe très solide, joueuse, capable aussi de poser le jeu et d’occuper le terrain.

ne parle pas beaucoup des Leones stars au Mali, alors qu’ils ont toujours causé des soucis aux Aigles. Il faut que les hommes de Giresse se méfient de leurs adversaires parce que ces derniers vont venir avec l’intention de rentabiliser le mieux possible leur déplacement à Bamako. Les Aigles savent donc à quoi s’attendre. Et surtout ce qu’ils ont à faire pour ce samedi.

Samedi 9 octobre au stade du 26 Mars 19h : Mali-Liberia Arbitres : Djaoupe Kokou assisté de Ayena Mathias et Djoukere Biagui (Togo). Commissaire : Emmanuel Zombré (Burkina Faso)

Modibo Naman Traoré

Essor du 08 Octobre 2010.