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Entre 2003 et 2006, les pépinières privées ont produit 14.685.173 plants, soit 86 % d’une prévision de 17 millions de plants.

La campagne nationale de reboisement prévoit, entre autres, la production de plus de 6 millions de plants, le reboisement près de 11 000 ha de terres et la stabilisation de 15.000 ha de dunes.

On ne pouvait espérer meilleure coïncidence. C’est sous une pluie battante que se sont déroulées, jeudi dernier, les activités de la 13è campagne nationale de reboisement “opération pour un Mali vert“, à Zantiguila dans la commune rurale de Zan Coulibaly, à 70 kilomètres de Bamako, dans le cercle de Dioïla.

C’est à 8 heures que le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Natié Pléah, accompagné du gouverneur de Koulikoro, Mamadou Issa Tapo, et des responsables des services techniques de l’environnement, est arrivée sur les lieux.

La délégation ministérielle a été accueillie, sous une forte pluie par le maire de la commune de Zan Coulibaly, Nouhoum Sissoko, et le chef du village, Youssouf Coulibaly, sous les ovations d’une foule nombreuse et d’un contingent d’élèves officiers du centre de formation de Samanko.

Au nom des 15 000 habitants du village, l’édile a remercié les plus hautes autorités du pays pour le choix de sa localité.

Le responsable de l’exécutif régional, Mamadou Issa Tapo, s’est dit lui aussi honoré que sa région soit retenue pour la deuxième fois consécutive pour abriter cette cérémonie. Ce choix, a-t-il estimé, récompense les immenses efforts d’une communauté qui a accepté de consacrer une partie de son temps à l’amélioration de l’environnement.

QUATRE OBJECTIFS

En effet, le village affiche une production de 157.000 plants en pépinière. La coopérative de Zantiguila est l’une des rares structures rurales de gestion de bois (SRGB) à avoir réalisé en 2006 des pare-feu dans le cadre du contrat de gestion qui la lie au Programme de développement et de gestion durable des forêts (PGDF).

Durant la même année, Zantiguila et neuf autres villages limitrophes de la forêt classée de la Faya se sont investis pour effectuer, à leur frais, 9 ha de reboisement collectif et 3 ha de reboisement privé. Le taux de réussite de ces reboisements est aujourd’hui de 70 %. Les dix villages de la commune de Zan Coulibaly prévoient de planter 22 ha pendant la présente campagne.

Cette action destinée à éveiller les consciences, tant au niveau national qu’international, vise quatre objectifs : la restauration des terres dégradées et la lutte contre la désertification ; l’embellissement des agglomérations et l’amélioration du cadre de vie ; la réalisation de divers types de plantations pour la satisfaction des besoins en énergie domestique, en bois de service et bois d’œuvre ; et la conservation de la diversité biologique. Dans la suite logique de la quinzaine de l’environnement consacrée cette année à “la fonte des glaces, une question brûlante”, le thème de la présente campagne se situe dans le cadre de la “protection de la couche d’ozone et du réchauffement de la planète”.

La campagne de reboisement est aussi l’occasion de célébrer le partenariat noué avec les différents acteurs en général et les populations rurales en particulier.

Entre 2003 et 2006, les pépinières privées ont produit 14.685.173 plants, soit 86 % d’une prévision de 17 millions de plants. Cet effort de décentralisation de la production des plants a permis de former 181 pépiniéristes privés et de les équiper en petits matériels et intrants pour une valeur de 270 millions de Fcfa, essentiellement financés par le budget national et l’appui de nos partenaires financiers.

Grâce à cette action 20.524 ha de plantation, toutes catégories confondues, ont été réalisés, 8.500 ha mis en défens dont 4522 ha restaurés et 2.500 ha de dunes stabilisés dont 434 ha par les collectivités territoriales.
Le programme de cette année prévoit la production 6.140.095 plants toutes espèces confondues ; le reboisement de 10.947 hectares toutes catégories confondues et la stabilisation de 1.500 hectares de dunes dans les régions de Tombouctou et Gao avec l’appui de l’Union européenne et de la Banque africaine de développement (BAD).

A ces actions s’ajoutent la conduite d’une campagne de communication et de sensibilisation portant sur 453 émissions d’information et de sensibilisation et la formation de 184 pépiniéristes privés.

DEVOIR CIVIQUE

Le ministre Natié Pléah a précisé qu’un des objectifs majeurs de cette campagne est aussi la création d’emplois pour les couches vulnérables, notamment les jeunes et les femmes à travers des contrats de production de plants, de plantations et de travaux de stabilisation des dunes.

Jetant un regard rétrospectif sur les réalisations de la région de Koulikoro durant l’année écoulée, le gouverneur Tapo a cité entre autres : 114,53 ha de bosquet, 30,22 ha de plantations d’ombrage et d’alignement, 3,78 ha d’espaces verts, 166,9 ha de verger, 37.165 mètres de haie vive, 19.668 mètres linéaires de brise-vent, 4,47 ha de plantations de protection, 8,23 ha d’enrichissement des forêts et 150 ha de plantation de gommier.

Cependant, ces efforts louables sont dangereusement compromis par des agressions multiples de l’homme, perpétrées sur le couvert végétal pour ses besoins de consommation. C’est pourquoi, au delà de son caractère festif, la présente cérémonie se voulait aussi un appel à une prise de conscience individuelle et collective. Quand on sait que 75 % du territoire national se trouve en zone saharienne et ou sahélienne, c’est seulement par des actions de reboisement que la tendance pourra être inversée, a souligné Mamadou Issa Tapo. Car, poursuit-il, notre vie et celle des générations futures sont intimement liées à celle de l’arbre.

Planter un arbre est d’une haute portée patriotique. Mais l’entretien de cet arbre pour qu’il croisse et joue son rôle écologique, économique et social relève d’un devoir civique qui doit habiter chaque Malien pour faire de notre pays un lieu où il fait bon vivre, a indiqué Natié Pléah.

La cérémonie de lancement de la 13è édition de “l’opération pour un Mali vert” s’est achevée par la visite des plantations collectives et privées du village et la pépinière du poste forestier de la Faya.

Une plantation symbolique de plants dans la cour de l’école du village avait précédé cette visite. Cependant, vu le mauvais état des salles de classe de l’établissement, on est en droit de s’inquiéter de l’utilité de cette action.

Car, dans quelques années, c’est un bosquet qui va envahir la cour d’une école où il n’y aura plus de salles de classe. Cette inquiétude a été relayée par le maire de la commune à l’intention des hautes autorités présentes à la cérémonie.

L’Essor

02 août 2007.